Après 42 jours, l'indignation en Iran est encore plus grande. Cela fait plus d'un mois maintenant que les Iraniennes descendent dans la rue au péril de leur vie afin d'exprimer leur colère après la mort de Mahsa Amini, jeune femme arrêtée par la police des mœurs pour infraction au code vestimentaire. Rapidement, les manifestantes ont reçu le soutien des hommes, souvent des étudiants. Un seul combat : la liberté de parler, de s'habiller et d'enlever le voile lorsqu'on est une femme.
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Des dizaines de morts et des centaines d'arrestations
C'est justement de là qu'est partie la révolte... un voile mal ajusté. L'histoire commence à Téhéran le 13 septembre dernier. Mahsa Amini, étudiante kurde iranienne en visite avec sa famille, est arrêtée par la police des mœurs. La raison ? Elle ne porte pas correctement son voile. La jeune femme de 22 ans tombe dans le coma après son interpellation et décède trois jours plus tard à l'hôpital. Selon un rapport médical des autorités, son décès serait lié à une maladie. Une version contestée par son entourage, qui affirme que Mahsa Amini est morte à la suite d'un coup à la tête.
La presse s'empare rapidement de l'affaire et dans la foulée, le peuple commence à descendre dans la rue. Les manifestantes scandent les phrases "femmes, vie et liberté" ou encore "mort aux dictateurs", des slogans qui finiront pas s'entendre dans les principales villes du pays avec plusieurs symboles de soutien. Les femmes enlèvent leur hijab, brûlent leur voile et se coupent les cheveux. Les manifestations tournent à l'émeute avec des dizaines de morts et des centaines de personnes arrêtées. Mais la répression de la police, qui tire désormais sur la foule, la contestation contre l'ayatollah Khamenei ne faiblit pas. Reste à savoir si, à l'instar du mouvement du Printemps arabe, cette colère va renverser le régime instauré en 1979.