En Iran, la contestation contre la vie chère et le pouvoir semble s'essouffler. Le gouvernement tente péniblement d'apporter des réponses. Dimanche, le Parlement s'est réuni à huis-clos pour une session spécialement consacrée aux récents troubles qui ont fait une vingtaine de morts. Comment réagit la population ? Reportage.
Le prix des œufs multiplié par trois. Au Grand Bazar de Téhéran, notamment, les attentes de la population sont grandes. Sous les voûtes défraîchies, l'affluence n'est pas au beau-fixe. Les vendeurs racolent comme ils le peuvent et Zouhra, une mère de famille, vient de moins en moins souvent faire son marché. "Les autorités doivent contrôler l'inflation et tirer les prix vers le bas. Il y a des choses qu'on ne peut plus se payer. Le prix des œufs et de certains produits de base a été multiplié par trois en quelques mois", déplore-t-elle. "Dans leurs discussions, ils envisagent aussi d'augmenter le prix de l'essence, mais pour l'instant, heureusement, ils ne le font pas".
Des commerçants désœuvrés. Au fond de leurs boutiques, beaucoup de commerçants désœuvrés attendent le client. Amir n'a ainsi personne pour acheter ses jeans : "Mes ventes ont baissé de 30% par rapport à la même période l'an dernier parce que la plupart de mes produits sont importés donc plus chers", explique-t-il. "Le prix des matières premières augmente aussi. Le gouvernement doit absolument proposer des aides pour les PME mais je n'ai pas envie d'aller manifester pour ça, on a déjà essayé, ça n'a pas marché".
Le changement en douceur et les réformes au compte-goutte. C'est le pari des habitants de la capitale. Des habitants attentifs, au moment où le parlement prépare le budget pour la nouvelle année qui commence ici au printemps.