Israël : «accuser l'État juif de génocide, c'est franchir un seuil moral», déclare Stéphane Séjourné

stéphane séjourné
© JULIEN DE ROSA / AFP
  • Copié
avec AFP
La France s'est refusée mercredi à soutenir les accusations de génocide contre le peuple palestinien à Gaza, portées par l'Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de Justice (CIJ), dénonçant le franchissement d'un "seuil moral".

"Accuser l'État juif de génocide, c'est franchir un seuil moral. On ne peut exploiter la notion de génocide à des fins politiques", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné, lors des questions au gouvernement de l'Assemblée nationale.

Une audience se déroule depuis le 11 janvier devant la plus haute juridiction des Nations unies, dont le siège est à La Haye, que Pretoria a saisie le mois dernier, arguant qu'Israël violait la Convention des Nations unies sur le génocide, signée en 1948 à la suite de l'Holocauste.

"Les frappes systématiques à Gaza doivent cesser"

L'Afrique du Sud souhaite que les juges enjoignent à Israël d'arrêter "immédiatement" la campagne militaire déclenchée dans la bande de Gaza après l'attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, selon un comptage de l'AFP à partir du bilan israélien.

 

En représailles, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza et lancé une offensive dans ce territoire palestinien qui a fait au moins 24.448 morts, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas.

"Nous disons fermement aux Israéliens : 'le respect du droit s'impose à tous, les frappes systématiques à Gaza doivent cesser', mais les mots ont un sens", a ajouté Stéphane Séjourné. Vendredi, le gouvernement allemand avait aussi rejeté l'accusation de "génocide", portée contre Israël, y voyant le risque d'une "instrumentalisation politique" du droit et estimant qu'elle était "dénuée de tout fondement".