Israël a affirmé avec vigueur son opposition à l'initiative française pour ranimer l'effort de paix moribond avec les Palestiniens, avant une visite du chef de la diplomatie Jean-Marc Ayrault parasitée par un récent vote de la France à l'Unesco.
Ayrault en visite ce week-end. Le ministre français des Affaires étrangères rencontre dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à Jérusalem puis le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah pour leur exposer les intentions françaises, après des mois de discret travail préparatoire et deux semaines avant une réunion internationale autour de l'initiative. Adhésion palestinienne, réprobation israélienne : Jean-Marc Ayrault connaît les positions de principe des principaux intéressés depuis que la France a relancé en janvier le projet d'une conférence internationale destinée à résoudre l'un des plus vieux conflits de la planète.
Conférence avant la fin de l'année. La France organise le 30 mai une réunion ministérielle qui en jetterait les bases, avec une vingtaine de pays, l'Union européenne et l'ONU, mais sans Israéliens ni Palestiniens pour ne pas condamner d'emblée l'effort à l'échec. "Israël s'oppose à l'initiative française parce qu'il croit que le seul moyen de parvenir à une solution négociée du conflit israélo-palestinien est à travers des négociations directes", a redit vendredi dans le quotidien Jerusalem Post le directeur général des Affaires étrangères Dore Gold.
Un horizon qui reste bien sombre. Alors que les Israéliens viennent de célébrer le 68ème anniversaire de leur Etat et que les Palestiniens commémoreront cette "catastrophe" le jour de la visite de Jean-Marc Ayrault, l'horizon a rarement paru plus sombre. Les Palestiniens sous occupation attendent toujours leur Etat et la communauté internationale s'inquiète de devoir prononcer la mort de "la solution à deux Etats". La dernière initiative diplomatique américaine a échoué en 2014. Des échanges de tirs la semaine passée ont conforté les craintes qu'une quatrième guerre depuis 2008 dans la bande de Gaza ne soit inéluctable.
Une vague de violences a fait plus de 200 morts depuis le 1er octobre.