Dans un Moyen-Orient menacé d'embrasement, le chef des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique d'Iran, le général Hossein Salami, a haussé le ton contre Israël, le menaçant de "conséquences amères inimaginables", après ses frappes samedi contre des cibles militaires en territoire iranien. À la demande de l'Iran, qui soutient le Hezbollah et le Hamas face à Israël, son ennemi juré, le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence pour discuter du Moyen-Orient.
Dans la bande de Gaza soumise à des bombardements destructeurs et assiégée depuis plus d'un an, l'armée israélienne a annoncé avoir tué "des dizaines de terroristes" à Jabalia, dans le nord de l'enclave où elle mène depuis le 6 octobre une offensive pour empêcher selon elle le Hamas de regrouper ses forces. Selon des secouristes locaux, les bombardements se sont poursuivis dans le centre et le nord de Gaza où trois personnes ont été tuées par un drone israélien.
Les principales informations à retenir :
- Une frappe israélienne a tué sept personnes lundi dans la ville côtière de Tyr dans le sud du Liban, selon les autorités
- Le président égyptien a proposé dimanche "un cessez-le-feu de deux jours durant lequel quatre otages seraient échangés contre des prisonniers" palestiniens détenus par Israël
- Dans la bande de Gaza soumise à des bombardements destructeurs et assiégée depuis plus d'un an, l'armée israélienne a annoncé avoir tué "des dizaines de terroristes" à Jabalia, dans le nord de l'enclave
Benjamin Netanyahu affirme que l'Iran cherche à fabriquer des "stocks" de bombes nucléaires pour détruire Israël
L'Iran cherche à fabriquer des bombes nucléaires pour détruire Israël et pourrait ensuite menacer le monde entier, a affirmé le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lundi à Jérusalem.
"L'Iran s'efforce de fabriquer des stocks de bombes nucléaires dans le but de détruire Israël, portées par des missiles longue portée", et "pourrait menacer le monde entier à n'importe quel endroit", a-t-il dit lors de la session d'ouverture de la Knesset, le Parlement israélien.
"Une embuscade à des soldats israéliens"
Le Hezbollah a assuré lundi dans un communiqué avoir tendu une "embuscade" à des soldats israéliens près d'un village frontalier du sud du Liban, évoquant également des "affrontements à l'arme automatique et des tirs de roquettes".
L'attaque du mouvement libanais pro-iranien s'est produite à l'aube près du village frontalier de Kfar Kila, où l'armée israélienne tente de pousser son incursion en territoire libanais. Dans son communiqué, le Hezbollah assure que durant les combats, "deux véhicules (de l'armée israélienne) ont été incendiés", faisant état "de morts et de blessés" parmi les soldats israéliens.
Un bilan revu à la hausse à Tyr
De violentes frappes ont visé lundi en milieu de journée la ville côtière de Tyr, dans le sud du Liban, selon un photographe de l'AFP, après un raid matinal israélien ayant fait sept morts. Après un appel israélien à évacuer, l'Agence nationale d'information Ani a rapporté une série de raids aériens israéliens sur Tyr, où le photographe de l'AFP a vu des nuages de fumée s'élevant des sites visés, notamment un immeuble sur le front de mer.
Une source au sein de l'Union des municipalités de Tyr a indiqué à l'AFP avoir reçu un appel dans lequel il lui était demandé en langue arabe d'informer les habitants d'au moins quatre rues de la nécessité d'évacuer leurs maisons. La Défense civile a, selon l'Ani, diffusé par haut-parleurs des appels à évacuer, "semant la panique", tandis que l'armée israélienne a demandé sur X aux habitants de certains quartiers de la ville millénaire à les évacuer pour se "diriger vers le nord en direction du fleuve Awali".
Cette annonce intervient après une frappe qui a visé tôt le matin le centre de Tyr, faisant sept morts et 17 blessés selon un bilan du ministère de la Santé revu à la hausse. Un photographe de l'AFP sur place avait vu un immeuble résidentiel complètement effondré, et des secouristes évacuant un homme sur une civière, alors que d'autres déblayaient les débris encore fumants.
"Otages contre prisonniers"
Dimanche, Abdel Fattah al-Sissi, dont le pays est l'un des médiateurs entre le Hamas et Israël, a proposé "un cessez-le-feu de deux jours durant lequel quatre otages seraient échangés contre des prisonniers" palestiniens détenus par Israël. Il n'a pas précisé s'il avait présenté son plan au Hamas et à Israël mais a proposé d'engager ensuite "sous dix jours des négociations" en vue d'un "cessez-le-feu complet et de l'entrée de l'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, en proie à un désastre humanitaire.
Selon des médias israéliens, le chef du Mossad israélien David Barnea est arrivé au Qatar pour de nouvelles négociations avec le chef de la CIA Bill Burns et des médiateurs qataris autour d'un cessez-le-feu dans le territoire palestinien.
Cinq morts à Tyr, dans le sud du Liban
Sur le front nord d'Israël, une frappe israélienne a tué cinq personnes lundi dans la ville côtière de Tyr dans le sud du Liban, selon les autorités. Depuis le 23 septembre, l'armée israélienne dit bombarder des fiefs du Hezbollah et a lancé une offensive terrestre le 30 septembre dans le sud du Liban durant laquelle elle a dit avoir perdu 37 soldats dans les combats contre le mouvement libanais. Ce dernier a annoncé avoir attaqué lundi à la roquette et à l'artillerie des troupes israéliennes à la Porte de Fatima, un ancien passage frontalier fermé dans le sud du Liban.
Dans le nord d'Israël, des sirènes d'alerte aux roquettes ont retenti à plusieurs reprises. Après un an d'échanges de tirs transfrontaliers et après avoir affaibli le Hamas à Gaza, l'armée israélienne a concentré ses opérations au Liban en menant à partir du 23 septembre des raids aériens intenses, principalement sur les fiefs du Hezbollah. Israël veut neutraliser le Hezbollah pour faire cesser les tirs de roquettes et permettre le retour de dizaines de milliers de déplacés chez eux. Au moins 1.620 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
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Iran VS Israël
Israël, qui a tué ces derniers mois les dirigeants du Hamas et du Hezbollah ainsi que plusieurs de leurs responsables, a affirmé que les frappes contre l'Iran étaient notamment une riposte aux attaques de ces mouvements. Dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a assuré que cette première attaque annoncée publiquement par Israël contre l'Iran avait "atteint tous ses objectifs".
Israël avait juré de faire payer à l'Iran une attaque aux missiles menée par Téhéran le 1er octobre contre son territoire. Ces tirs iraniens visaient selon Téhéran à venger l'assassinat par Israël du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, près de Beyrouth, et celui du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, dans une attaque à Téhéran imputée à Israël. "Nous utilisons tous les moyens disponibles pour répondre de manière ferme à l'agression du régime sioniste", a dit la diplomatie iranienne.
Nouveau bilan de 43.020 morts dans la bande de Gaza
Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza a annoncé lundi un nouveau bilan de 43.020 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.
Au moins 96 personnes ont été tuées ces dernières 48 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 101.110 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.