C'est une des conséquence de la guerre entre le Hamas et Israël : les populations israéliennes du désert du Néguev redoutent des infiltrations, depuis le sud de la bande de Gaza où les civils ont été déplacés mais aussi depuis les villes arabes israéliennes. À la frontière égyptienne, dans le petit village d’Ezuz, une quinzaine de familles vivent en totale autonomie, loin de la police et de l’armée du pays.
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Les habitants ont donc monté une milice citoyenne, appelée une "Kitot Konenut" en hébreu, et se relaient pour assurer la défense de leurs maisons. Europe 1 s'y est rendue, à la rencontre de Charlie qui, sous les va-et-vient des chasseurs israéliens, contrôle les entrées du village, fusil-mitrailleur en bandoulière. "Moi, j’ai fait l’armée pendant huit mois. Cette arme, je l’ai utilisée de nombreuses fois. On est tous conscients des risques et on est prêts", assure-t-il.
La crainte de la vengeance des arabes israéliens
Les habitants se relaient quatre heures par jour pour tenir un poste d’observation. Au total, deux miradors surplombent le village. Ce francophone croisé par Europe 1 y a ouvert un restaurant, et il a rejoint malgré lui le groupe d'autodéfense. "Je ne suis pas armé d'habitude, mais je le fais parce que d'abord, ça rassure les autres, et puis je participe à l'effort. Je ne vais pas me laisser faire non plus", appuie-t-il, soulignant qu'"en Israël, on vit au Moyen-Orient. En face, ils sont armés, on ne peut pas ne pas être armé finalement, même si ce n'est pas notre langage".
Tout cela implique une exigence au quotidien. "Une arme, c'est une responsabilité. On ne peut pas la laisser, on ne peut pas l'oublier, ni la perdre. On en est responsable", concède le restaurateur, "et en même temps, on est obligé de savoir s'en servir, sinon ça ne sert à rien d'avoir une arme."
Une nécessité donc pour ces villageois perdus au milieu du Néguev qui craignent la vengeance du jour d’après la guerre, celle des arabes israéliens.