Les familles de cinq soldates israéliennes retenues en otages dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre ont supplié mardi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'obtenir un accord avec le mouvement terroriste palestinien Hamas en vue de leur libération. "Monsieur le Premier ministre, nous vous en supplions, nous vous le demandons, s'il vous plaît, faites aboutir cet accord", a déclaré lors d'une conférence de presse à Tel-Aviv Sasha Ariev, sœur de Karina Ariev, une de ces soldates affectées à la surveillance de la bande de Gaza enlevées au cours de l'attaque du Hamas ayant déclenché la guerre.
116 personnes toujours retenues captives à Gaza
"D'abord un accord, et après seulement vous pourrez prendre l'avion" pour Washington, a affirmé pour sa part Shira Elbag, mère de Liri Elbag, en référence au voyage annoncé de Benjamin Netanyahu, qui doit prononcer un discours devant le Congrès des Etats-Unis le 24 juillet, après des mois de tensions entre son gouvernement et celui du président américain Joe Biden sur la conduite de la guerre qu'Israël mène à Gaza.
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"Chaque jour est crucial pour nos filles et pour tous les otages. Nous avons besoin de vous ici. A la disposition de l'équipe de négociation. Disponible pour répondre et agir en temps réel. Pour signer un accord maintenant", a-t-elle ajouté.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l'attaque menée par le Hamas sur le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza, 116 sont toujours retenues captives à Gaza, dont 42 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne.
Un nouveau cycle de négociations entre le Hamas et Israël a repris début juillet
Un nouveau cycle de négociations indirectes entre le Hamas et Israël en vue d'obtenir un cessez-le-feu accompagné d'un vaste accord pour la libération des otages en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël a repris au début du mois sous la médiation du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis. Mais le Hamas a accusé à plusieurs reprises Benjamin Netanyahu de chercher à faire dérailler le processus en répétant notamment sa détermination à vouloir anéantir quoi qu'il en coûte le mouvement palestinien.
Dimanche, au lendemain d'une frappe massive israélienne visant à éliminer Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas, un dirigeant a annoncé à l'AFP que le mouvement suspendait sa participation aux négociations mais était "prêt" à y revenir lorsque le gouvernement israélien ferait preuve d'une "volonté sérieuse" d'aboutir. Mais Benjamin Netanyahu a déclaré mardi que le "moment [était venu] d'augmenter encore la pression" militaire sur le Hamas.
Publication de deux photos des soldates
Pour tenter d'augmenter la pression sur le Premier ministre, les familles des cinq soldates ont autorisé la publication de deux photos non datées, qui leur ont été transmises par l'armée israélienne, montrant les cinq jeunes femmes dans ce qui semble être les premiers jours de leur détention. Elles y apparaissent les traits tirés, certaines le visage tuméfié.
"Neuf mois ont passé depuis lesquels ma Daniela et les autres jeunes femmes sont détenues dans ces conditions [...] que l'on peut voir sur [ces] photos", a dit Orly Gilboa, mère de Daniela Gilboa. "C'est ma fille. Regardez-là dans les yeux", a lancé à l'adresse de Benjamin Netanyahu Ayelet Levy, mère de Naama Levy, apparemment détenue séparément de ses quatre camarades, et dont les paupières closes sur le cliché font apparaître un œil au beurre noir.