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/Crédits photo : ANNA MONEYMAKER / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP
Alors que la fin de son mandat approche, Joe Biden s'implique "jour et nuit" afin de tenter de mettre fin aux conflits à Gaza et tente de partir sur des succès diplomatiques. Le président des Etats-Unis s'est joint jeudi au Qatar et à l'Egypte pour presser Israël et le Hamas de reprendre le 15 août des discussions indirectes en vue d'un cessez-le-feu.

Ne pas laisser deux guerres à Kamala Harris: six mois avant de quitter la Maison Blanche, Joe Biden s'implique "jour et nuit" pour mettre fin aux conflits à Gaza avec l'espoir de redorer son blason en politique étrangère, selon des experts.

Le président des Etats-Unis s'est joint jeudi au Qatar et à l'Egypte, les deux autres pays médiateurs dans le conflit qui a dévasté le territoire palestinien, pour presser Israël et le Hamas de reprendre le 15 août des discussions indirectes en vue d'un cessez-le-feu, car "le moment est venu".

 

Sous pression de son allié américain et alors que l'administration Biden dissimule de plus en plus mal son agacement, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a accepté d'envoyer "une délégation de négociateurs".

"Jour et nuit"

L'implication "jour et nuit" de Washington dans une "intense diplomatie", selon la formule du secrétaire d'Etat Antony Blinken, vise à empêcher une déflagration régionale entre Israël d'un côté et l'Iran et ses partenaires du Hamas et du Hezbollah de l'autre, tout en poussant pour un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens. Joe Biden cherche surtout des résultats en politique étrangère avant de passer le flambeau, si elle est élue, à sa vice-présidente Kamala Harris, candidate démocrate, à sa place, à la présidentielle du 5 novembre.

De surcroît, le Parti démocrate reste divisé sur le soutien à Israël qui conduit une offensive dévastatrice à Gaza après la pire attaque de son histoire sur son sol le 7 octobre par le Hamas. Vieux routier de la politique, sénateur et vice-président de Barack Obama ces 50 dernières années, Joe Biden a été élu en 2020 sur son expérience en politique étrangère et sur la promesse d'une diplomatie moins disruptive que celle de son prédécesseur républicain Donald Trump. 

 

Joe Biden et Anthony Blinken ainsi que le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan "sont arrivés au pouvoir avec leur slogan 'la diplomatie d'abord'", rappelle Brian Katulis, analyste au centre de réflexion Middle East Institute.

"Effet wahou'"

"Mais j'ai vraiment du mal à trouver où ils ont réussi une véritable percée, un effet 'wahou'", critique-t-il. Et Joe Biden "cherche à laisser un héritage" diplomatique ou au moins "à placer ces deux conflits sur une meilleure trajectoire" pour celle qui, espère-t-il, lui succèdera. Sur d'autres terrains, l'expert reconnaît à la présidence Biden d'avoir formé une large alliance internationale derrière l'Ukraine envahie par la Russie en février 2022, et aussi d'avoir fait preuve de doigté face à la Chine.

Mais le dirigeant démocrate avait commencé son mandat par l'échec retentissant du retrait d'Afghanistan, décidé par ses prédécesseurs, avec le retour au pouvoir des talibans en août 2021.

Pour leur part, Donald Trump, qui veut retourner à la Maison Blanche, avait scellé en 2020 la normalisation entre des pays arabes et Israël, tandis que l'administration Obama s'était rapprochée des vieux ennemis iranien et cubain. Pour Leslie Vinjamuri, du centre de réflexion Chatham House, Joe Biden "sent clairement qu'il y a urgence" à ne pas partir avant d'éteindre les conflits armés les plus explosifs.

"La dernière chose que le président souhaite est de laisser en héritage une guerre dévastatrice au Moyen-Orient qui pourrait saper la campagne de Kamala Harris", analyse-t-elle.

Biden et Blinken ont ainsi publiquement haussé le ton avec Israël qu'ils ont sommé "directement" d'éviter "l'escalade" au Moyen-Orient face à l'Iran et le Hezbollah libanais.