Le directeur de la CIA, l'agence centrale de renseignements américaine, William Burns, est attendu mardi au Caire pour de nouveaux pourparlers sous médiation du Qatar portant notamment sur la libération d'otages retenus dans la bande de Gaza, selon des sources proches du dossier. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a récemment ordonné à son armée de préparer une offensive sur Rafah, où sont massés 1,4 million de Palestiniens, selon l'ONU, soit plus de la moitié de la population totale du territoire, la plupart ayant fui la guerre qui fait rage depuis quatre mois.
Les principales informations à retenir :
- La pression internationale s'intensifie pour un accord de trêve incluant une nouvelle libération d'otages, après l'annonce israélienne d'une offensive prochaine sur Rafah
- Le Hamas a annoncé un nouveau bilan de 28.473 morts depuis le début de la riposte israélienne
- Face aux craintes internationales d'une offensive militaire majeure, Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël ouvrirait à la population "un passage sécurisé" pour quitter Rafah
Nouveau bilan de 28.473 morts selon le Hamas
Il a répété lundi sa détermination à poursuivre "la pression militaire jusqu'à la victoire complète" sur le Hamas, dont Rafah est le "dernier bastion", pour libérer "tous nos otages". Quelques heures auparavant, Israël avait libéré deux otages, des Israélo-Argentins, à Rafah, à la frontière avec l'Égypte, lors d'une opération nocturne accompagnée de bombardements qui ont fait une centaine de morts, selon les autorités du mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007.
L'armée israélienne a annoncé ce mardi la mort de trois soldats dans les combats dans la bande de Gaza, portant à 232 le nombre de militaires israéliens tués depuis le début de l'opération terrestre le 27 octobre. Le Hamas a de son côté annoncé un nouveau bilan de 28.473 morts.
Situation humanitaire "insupportable"
Les États-Unis, principal allié d'Israël, s'opposent à une opération à grande échelle sans solution pour les civils coincés à la frontière fermée avec l'Égypte à l'extrême sud du territoire. Le président américain, Joe Biden, a réclamé, de la part des forces israéliennes, un plan "crédible" pour épargner les civils à Rafah qui sont "exposés et vulnérables", lors d'une rencontre lundi à la Maison Blanche avec le roi de Jordanie Abdallah II.
Il a en outre remercié la Jordanie pour avoir fourni de l'aide humanitaire à Gaza, notamment il y a "quelques jours". Abdallah II "est personnellement monté à bord d'un avion et a aidé à lâcher par les airs des fournitures médicales urgentes à Gaza". "Nous ne pouvons pas nous permettre une attaque israélienne sur Rafah", où la situation humanitaire est déjà "insupportable", a dit de son côté Abdallah II, qui a également appelé à "un cessez-le-feu durable immédiatement" à Gaza.
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Les deux otages libérés lundi dans un état "stable"
"Les États-Unis planchent sur un accord de libération des otages (…), qui amènerait immédiatement une période de calme d'au moins six semaines à Gaza", a pour sa part indiqué le président américain, dont l'administration rejette une trêve inconditionnelle. La Chine, de son côté, a appelé mardi Israël à arrêter "au plus vite" son opération militaire à Rafah, afin "d'empêcher une catastrophe humanitaire plus grave encore".
L'état des deux otages libérés lundi, Fernando Marman, 60 ans, et Luis Har, 70 ans, est stable mais après 128 jours de captivité, ils montrent des "signes évidents" de "manque de soins médicaux", selon une porte-parole de l'hôpital proche de Tel-Aviv où ils ont été admis et ont retrouvé leurs proches. Selon Israël, 130 otages se trouvent encore à Gaza, dont 29 seraient morts, sur environ 250 personnes enlevées le 7 octobre. Une trêve d'une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages en échange de 240 Palestiniens détenus par Israël.
Où évacuer les civils palestiniens réfugiés à Rafah ?
Face aux craintes internationales d'une offensive militaire majeure, Benjamin Netanyahu a affirmé dimanche qu'Israël ouvrirait à la population "un passage sécurisé" pour quitter Rafah, sans préciser vers quelle destination. "Ils vont évacuer" les Palestiniens : "Où ? Sur la Lune ?", s'est interrogé à Bruxelles le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. L'ONU ne s'associera pas à "un déplacement forcé de population" à Rafah, a pour sa part prévenu Stephane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, un des dirigeants les plus critiques d'Israël depuis le début de son opération à Gaza, était par ailleurs attendu mardi à Dubaï et mercredi au Caire. Le Hamas a prévenu dimanche qu'une offensive sur Rafah "torpillerait" tout accord sur les otages. Environ 1,7 million de personnes, d'après l'ONU, sur un total de 2,4 millions d'habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure. Rafah, devenue un gigantesque campement, est le principal point d'entrée de l'aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population qui vit dans des "conditions proches de la famine", selon le Programme alimentaire mondial (PAM).