Le Hamas et le Qatar ont annoncé lundi la prolongation de 48 heures de la trêve à Gaza, moyennant de nouvelles libérations d'otages aux mains des terroristes et de prisonniers détenus dans des prisons israéliennes. Israël n'avait pas confirmé cette extension dans l'immédiat. Le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, avait indiqué plus tôt qu'il préparait une nouvelle liste d'otages à libérer afin de prolonger la trêve des combats avec Israël.
"Une journée supplémentaire de pause"
Cette trêve, qui devait s'achever initialement mardi à 07H00 (05H00 GMT), a aussi permis l'entrée de centaines de camions chargés d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, assiégée et dévastée par sept semaines de bombardements israéliens en représailles à l'attaque sanglante lancée par le Hamas contre Israël le 7 octobre. Après le président américain Joe Biden, l'Union européenne et l'Otan avaient appelé à son extension. Un répit supplémentaire permettrait "de fournir davantage d'aide aux populations qui en ont grand besoin et d'obtenir la libération d'autres otages" en échange de la libération de prisonniers palestiniens, a souligné le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
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Israël avait proposé lundi au Hamas une "option" pour prolonger la trêve et "recevoir 50 otages supplémentaires", selon un porte-parole du gouvernement. La libération d'un plus grand nombre d'otages est réclamée avec force par l'opinion publique israélienne, traumatisée par l'attaque du Hamas. L'accord initial prévoyait quatre jours de trêve, l'entrée d'aide humanitaire à Gaza depuis l'Egypte, ainsi que la libération d'un total de 50 otages enlevés le 7 octobre et de 150 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes. Israël a affirmé qu'au-delà des quatre jours, la libération de "dix otages supplémentaires" - contre 30 prisonniers - conduirait à "une journée supplémentaire de pause".
"D'autres otages relâchés"
"Des dispositions prévoient la libération de dix otages de plus chaque jour et c'est une bénédiction", a déclaré dimanche le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, après un entretien avec Joe Biden. "Mais j'ai aussi dit au président que nous allons, après l'accord, retourner à notre objectif : éliminer le Hamas et nous assurer que la bande de Gaza ne soit plus ce qu'elle était", a ajouté Benjamin Netanyahu, qui doit demander lundi au gouvernement un budget "de guerre" de 30 milliards de shekels (7,3 milliards d'euros).
Le président américain avait affirmé dimanche que son objectif était "de faire en sorte que cette pause se poursuive (...) afin que nous puissions voir d'autres otages relâchés et plus d'aide humanitaire" acheminée dans la bande de Gaza. Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a de son côté réclamé une trêve "durable" en vue de travailler sur une "solution politique" au conflit. Les familles des otages israéliens qui doivent être libérés lundi soir ont été informées, a indiqué le Bureau du Premier ministre, au terme d'une journée d'intenses négociations.
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Depuis vendredi, 39 otages israéliens ont été libérés dans le cadre de l'accord, ainsi que 117 Palestiniens détenus par Israël, selon un ratio d'un otage pour trois prisonniers. En outre, 19 otages ont été libérés hors accord, en majorité des Thaïlandais qui travaillaient en Israël. Parmi les otages libérés dimanche figure une fillette de quatre ans possédant la nationalité américaine, prénommée Abigail. Selon un haut responsable américain, sa mère a été assassinée sous ses yeux lors de l'attaque du Hamas. Son père a essayé de la protéger avant d'être tué à son tour. Abigail s'est ensuite enfuie chez des voisins, où elle a été prise en otage. Abigail "n'a plus de parents, mais elle a tout un pays qui la serre dans ses bras. Nous allons prendre bien soin d'elle", a promis Benjamin Netanyahu.