Des dizaines de Palestiniens ont été tués ces dernières 24 heures lors d'intenses combats entre l'armée israélienne et le Hamas et de bombardements israéliens dans la bande de Gaza, où le mouvement islamiste a dit examiner une proposition d'accord de trêve avec Israël. Dans le territoire palestinien dévasté par près de quatre mois de guerre et en proie à une crise humanitaire majeure, les opérations d'aide de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) à la population civile sont menacées et une réunion est prévue mardi aux Nations unies à ce sujet.
Les principales informations :
- Le Hamas dit «examiner» la proposition d'accord de cessez-le-feu
- Au moins 128 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza, dit le Hamas
- Une réunion des principaux donateurs de l'Unrwa est prévue à l'initiative du chef de l'ONU Antonio Guterres
Benjamin Netanyahu exclut de libérer des "milliers de terroristes" palestiniens contre les otages
Le Premier ministre israélien a affirmé mardi qu'Israël ne libèrerait pas "des milliers de terroristes" palestiniens en échange de la libération d'otages à Gaza, dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu actuellement discuté.
"Nous ne retirerons pas l'armée de la bande de Gaza et nous ne libérerons pas des milliers de terroristes", a assuré Benjamin Netanyahu, évoquant un possible accord avec le Hamas, discuté depuis une réunion à Paris ce week-end avec des représentants américains, qataris, égyptiens et israéliens.
Près de 130 morts ces dernières 24 heures selon le Hamas
En Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, un commando des forces israéliennes a tué trois Palestiniens à Jénine présentés comme des "terroristes". Selon des sources palestiniennes, ils ont été "abattus" dans un hôpital par des soldats déguisés en personnel médical et munis d'armes équipées de silencieux.
D'après le Hamas mardi, au moins 128 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures dans la bande de Gaza, dont des "dizaines" à Khan Younès, la grande ville du sud et épicentre de la bataille. Des témoins ont fait état de frappes israéliennes nocturnes dans plusieurs secteurs du territoire, et le Croissant-Rouge palestinien de tirs d'artillerie autour de l'hôpital al-Amal de Khan Younès. "Ces dernières semaines, nos opérations se sont concentrées sur Khan Younès (...) qui est la capitale du Hamas pour le sud de Gaza", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari, faisant état de "plus de 2.000 terroristes éliminés".
Le conflit en bref
La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre en Israël qui a fait environ 1.140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées dans la bande de Gaza voisine, dont une centaine libérées fin novembre à la faveur d'une trêve. 132 otages restent détenus dont 28 présumés morts d'après Israël.
En riposte, Israël a juré d'"anéantir" le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et lancé une vaste opération militaire qui a fait 26.751 morts, en grande majorité des civils, selon un dernier bilan du Hamas. Des quartiers entiers du territoire palestinien assiégé ont été détruits par les bombardements israéliens incessants qui ont poussé 1,7 million de Palestiniens, sur un total de 2,4 millions d'habitants, à fuir leur foyer.
Le Hamas prépare sa réponse à la proposition de trêve
À quelques kilomètres plus au sud de Khan Younès, à Rafah, des dizaines de milliers de déplacés s'entassent dans des conditions désespérées, dans un périmètre très réduit contre la frontière fermée avec l'Égypte. Et beaucoup disent craindre que les soldats poursuivent leur offensive jusque dans la ville. Mardi, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, basé au Qatar, a affirmé que son mouvement avait reçu une proposition de trêve avec Israël, résultat d'une réunion organisée à Paris le week-end dernier entre le directeur de la CIA, William Burns et des responsables égyptiens, israéliens et qataris.
"Le Hamas examine la proposition qui a circulé lors de la réunion" de Paris et prépare sa réponse, selon un communiqué à Gaza du mouvement, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne. Lundi, le Premier ministre du Qatar Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani a annoncé qu'un cadre pour une trêve accompagnée de nouvelles libérations d'otages serait transmis au Hamas, en faisant état de "progrès notables" à la réunion à Paris.
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Le financement de l'Unrwa préoccupe l'ONU
À New York, une réunion des principaux donateurs de l'Unrwa est prévue à l'initiative du chef de l'ONU Antonio Guterres pour tenter de maintenir le financement de l'organisation. Plusieurs pays ont suspendu leur financement après qu'Israël a accusé 12 des 30.000 employés régionaux de l'Unrwa d'implication dans l'attaque du Hamas le 7 octobre. "Sans ce financement, les perspectives pour l'Unrwa et les millions de gens qu'elle aide sont très sombres", a dit le porte-parole d'Antonio Guterres. L'Unrwa a licencié plusieurs des salariés concernés et promis une enquête.
Cette polémique, "aussi importante soit-elle, détourne l'attention des près de 27.000 morts, dont 70% de femmes et d'enfants" à Gaza, a déclaré un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Christian Lindmeier, à Genève. "Cela détourne l'attention du fait qu'une population entière est empêchée d'avoir accès à l'eau potable, à la nourriture, à des abris", et "est soumise à un bombardement continu (...)", a-t-il poursuivi.
Dans la région, les craintes d'une plus grande extension du conflit ont ressurgi après la mort dimanche de trois soldats américains tués en Jordanie dans une attaque de drone, imputée par Washington à des groupes pro-Iran. Les Etats-Unis ont promis des représailles "conséquentes". L'Iran a démenti toute implication. Les violences, liées au conflit entre le Hamas et Israël, touchent aussi la navigation en mer Rouge, l'Irak, la Syrie et la frontière israélo-libanaise.