Emmanuel Macron recevait vendredi soir les chefs de la diplomatie de quatre pays arabes - le Qatar, l'Arabie Saoudite, l'Égypte et la Jordanie - pour faire pression en faveur d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Mais un autre sujet sensible a été mis sur la table, celui de la reconnaissance d'un État de Palestine. La France, comme le Portugal et l'Allemagne, estiment que ce n'est pas le bon moment pour une telle décision. Pourtant, dans les colonnes du Parisien, Jean-Yves Le Drian, actuel représentant personnel d'Emmanuel Macron au Liban et ancien ministre, n'est pas de cet avis.
"Seule solution politique possible", selon Le Drian
L'ancien ministre des Affaires étrangères et de la Défense estime que "la reconnaissance d'un État palestinien est devenue indispensable" : "Poser cet acte donnerait une nouvelle force à la seule solution politique possible, soit la création de deux États distincts", explique-t-il. Sans cela, Jean-Yves Le Drian est catégorique : "la guerre sera sans fin, avec d'un côté un drame humanitaire pour la population palestinienne et de l'autre, un État d'Israël qui ne sera jamais en sécurité face à la menace du Hamas".
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Une déclaration qui dénote par rapport à celle de Stéphane Séjourné. Plus mesuré, l'actuel ministre des Affaires étrangères a déclaré que "la reconnaissance d'un État palestinien n'est plus un sujet tabou", tout en estimant que "les conditions ne sont pas réunies à ce jour pour que cette décision ait un réel impact". En revanche, trois pays européens, la Norvège, l'Irlande et l'Espagne, reconnaîtront l'État palestinien dès le 28 mai prochain.