Depuis deux jours, le professeur Doron Gotholf, chef du service psychiatrie de l'enfant à l'hôpital Sheba, suit de près les premières paroles, les premières réactions des sept enfants qu’il prend en charge. Ces derniers faisaient partie des otages, détenus par le Hamas dans la bande de Gaza, récemment libérés en vertu de l'accord conclu entre le mouvement terroriste et Israël. Des otages en bonne santé physique, pour la plupart, mais dont l'état psychologique est scruté avec attention.
Notamment lorsqu'il s'agit d'enfants. "On voit bien qu’ils ont traversé des moments difficiles. Certains d'entre eux réalisent désormais que plusieurs de leurs amis, de leurs proches, sont morts. C'est un moment très sensible. Et malheureusement, les chances qu’ils développent des symptômes de stress post-traumatique sont élevées", développe Doron Gotholf.
"Une période de réajustement avec la réalité"
S’il est encore trop tôt pour saisir toute l’ampleur du traumatisme, les premiers jours sont essentiels pour se réadapter, assure Yifat Azar Cohen, travailleuse sociale qui suit un petit garçon libre depuis vendredi. "Ils sont en pleine phase de réalisation. C’est déroutant pour eux, ils passent d'un extrême à un autre : l'univers dans lequel ils évoluaient ces dernières semaines et le retour à leur vie d'avant. Donc c’est principalement une période de réajustement avec la réalité".
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Ces professionnels doivent également rassurer les enfants, les ancrer dans la réalité. Les chambres, où ils sont accueillis, ont été personnalisées. "Dans la chambre, il y a toutes les choses qu’ils aiment. Leurs jouets, leurs biscuits préférés, les vêtements dans leurs couleurs préférées, dans lesquels ils se sentent bien". Le ministère de la Santé a mis sur pied un protocole précis pour accompagner ces enfants, leurs familles aussi, qui, d'ici quelques jours, sortiront de l'hôpital pour retrouver leurs proches.