Israël : la mort de Yahya Sinouar conforte Benjamin Netanyahu mais la question des otages demeure

© MAHMUD HAMS / AFP
  • Copié
avec AFP / Crédit photo : MAHMUD HAMS / AFP
La mort du chef du Hamas Yahya Sinouar est une victoire politique pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu mais il reste des lignes de fracture en Israël sur sa stratégie pour la libération des otages, plus d'un an après l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien.

La mort de Yahya Sinouar, le chef du Hamas, est perçue comme une victoire politique pour le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Toutefois, cette annonce ne fait pas l'unanimité au sein de la population israélienne, notamment en ce qui concerne la stratégie de libération des otages.

Des préoccupations persistantes

À l’annonce de la mort de Yahya Sinouar, des scènes de joie ont éclaté en Israël. Cependant, de nombreux experts, comme Michael Milshtein, spécialiste des questions palestiniennes au centre de recherche Moshe Dayan sur le Moyen-Orient, ne sera "prêt à se réjouir" que "quand les otages seront rentrés à la maison", en référence aux 97 personnes détenues à Gaza dont 34 sont considérées comme mortes par l'armée. Les familles des otages continuent de s'inquiéter des conséquences de la guerre. 

"Nous craignons que Netanyahu n'ait pas l'intention d'arrêter la guerre, ni de ramener les otages", avance Ayala Metzger, belle-fille de l'otage tué Yoram Metzger. "Depuis plus d'un an, il n'a rien fait pour préparer le jour d'après l'élimination de Sinouar".

Jeudi, jeudi Benjamin Netanyahu a prévenu que la mort de Yahya Sinouar "ne veut pas dire la fin de la guerre à Gaza, mais le début de la fin". 

Divergences au sein du gouvernement israélien

Benjamin Netanyahu a qualifié la mort de Yahya Sinouar de "moment important" dans le conflit avec le Hamas. Il affirme que cela rapproche Israël d’une résolution de la guerre à Gaza et de la libération des otages, renforçant ainsi sa position politique au sein de son gouvernement, soutenu par des ministres d'extrême droite.

La guerre à Gaza divise les membres du gouvernement. Des ministres comme Bezalel Smotrich prônent une approche agressive pour "anéantir l'ennemi", tandis que d'autres expriment des préoccupations concernant la nécessité d'un accord pour le retour des otages. Les voix s’élèvent en faveur d’une relance des négociations.

Appels à la négociation

Le Hamas a réagi en déclarant que les otages ne seraient pas libérés tant qu'Israël n'aurait pas mis fin à la guerre, et exige des concessions en échange. Cette position complique encore davantage la situation, alors que la pression monte sur le gouvernement israélien pour trouver une solution.

Des personnalités israéliennes, dont l'ancien député Ofer Shelah, appellent à relancer les négociations pour un accord global. Cet accord pourrait inclure la fin de la guerre en échange du retour des otages, offrant une alternative à la domination israélienne à Gaza.