Gaza Palestine 1:23
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Jean-Sébastien Soldaïni et Alexis Guilleux avec Laetitia Drevet et AFP
L'armée israélienne a mené dans la nuit de dimanche à lundi une intense série de frappes sur Gaza, après une semaine noire ayant fait quelque 200 morts. Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni dimanche sans adoption d'une déclaration ni de propositions permettant d'aboutir à une cessation des hostilités.

L'armée israélienne a mené tôt lundi matin une intense série de frappes sur Gaza. Des témoins sur place parlent des bombardement les plus importants depuis la reprise lundi dernier des affrontements entre Israël et le Hamas. Les frappes ont provoqué des coupures d'électricité et des centaines de bâtiments ont été endommagés, d'après les autorités locales, qui n'ont pas fait état de victimes dans l'immédiat. Et l'apaisement n'est pas encore en ligne de mire, rappelle Bertrand Badie, professeur émérite à Science Po, invité d'Europe 1 lundi matin. 

Ces nouvelles frappes israéliennes interviennent alors que l'enclave palestinienne avait enregistré la veille son bilan quotidien le plus lourd depuis le début de ce nouvel épisode de violences : 42 Palestiniens, dont au moins huit enfants, ont péri dans des raids, selon le ministère de la Santé local. Au total, depuis le 10 mai, 197 Palestiniens ont été tués. 

Côté israélien, 10 personnes tuées et 294 blessés

"Cette insistance du gouvernement de Netanyahou à la mort d’un grand nombre de civils et à la destruction des infrastructures sont autant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité", s'indigne au micro d'Europe 1 Wassel Abu Youssef, membre de l’Organisation pour la libération de la Palestine (OLP). 

Côté israélien, dix personnes ont été tuées, dont un enfant, et 294 blessées après des tirs de groupes armés palestiniens depuis Gaza. Ils ont tiré plus de 3.100 roquettes vers Israël depuis le début des hostilités. "Il n'y a pas d'apaisement sans négociation véritable et sans plan de paix. Le grand problème, c'est que le plan de paix qui s'affichait depuis des années, la solution à deux Etats, n'est plus crédible aujourd'hui." Le professeur s'explique : "Le progrès continu de la colonisation rend l'espace palestinien non-viable. Qu'il se transforme d'un jour à l'autre en Etat impliquerait le déplacement de centaines de milliers de colons, ce qui est absolument inimaginable."

"Pas de changement" d'attitude du côté des Etats-Unis

Dimanche, le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni pour une troisième session d'urgence sur le conflit israélo-palestinien depuis une semaine, sans adoption à ce stade d'une déclaration commune ni de propositions permettant d'aboutir rapidement à une cessation des hostilités. "Ce ne sont pas les Nations unies qui sont en cause, ce sont les puissances qui bloquent au sein des Nations unies, ce qui est un peu différent. Ce qui s'est passé dimanche montre qu'il n'y a pas de changement substantiel dans l'attitude américaine avec l'élection de Joe Biden", analyse Bertrand Badie. 

Benjamin Netanyahou a déclaré dimanche que sa campagne "contre les organisations terroristes" continuait "à plein régime". "Nous continuerons d'agir tant que cela est nécessaire pour ramener le calme et la sécurité pour vous citoyens d’Israël. Cela va prendre encore du temps", a-t-il souligné.