Israël : trois roquettes tirées depuis la bande de Gaza, une interceptée

L'armée de l'air israélienne a intercepté jeudi un projectile tiré vers le territoire israélien depuis la bande de Gaza et deux autres sont tombés sur des zones non habitées.
Le Hamas a affirmé avoir tiré des roquettes sur Tel-Aviv jeudi, première riposte du mouvement terroriste palestinien au nombre croissant de civils tués dans la bande de Gaza depuis la reprise des opérations aériennes et terrestres israéliennes.
L'armée israélienne a interdit dans la matinée toute circulation sur la route Salaheddine, principal axe routier courant du nord au sud de la bande de Gaza, après avoir annoncé la veille le lancement d'opérations militaires terrestres "ciblées" dans le territoire palestinien.
Un projectile tiré vers Israël depuis Gaza
Selon la Défense civile de la bande de Gaza, au moins 504 personnes parmi lesquelles plus de 190 mineurs ont été tuées depuis la reprise des frappes de l'armée israélienne dans la nuit de lundi mardi sur la bande de Gaza.
Les Brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du Hamas, ont affirmé avoir visé jeudi après-midi Tel-Aviv avec des roquettes en riposte aux "massacres de civils" commis selon elles par Israël dans la bande de Gaza.
L'armée de l'air israélienne a elle indiqué avoir intercepté un projectile tiré vers le territoire israélien depuis la bande de Gaza et ajouté que deux autres étaient tombés sur des zones non habitées.
Après des semaines d'impasse, Israël a mené mardi les frappes les plus meurtrières sur Gaza depuis l'entrée en vigueur de l'accord de trêve le 19 janvier, et le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a averti qu'elles n'étaient "que le début".
Un "peuple sans défense"
Ces bombardements massifs ont brisé le calme relatif qui régnait dans la bande de Gaza depuis le début du cessez-le-feu, après quinze mois d'une guerre déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.
A l'hôpital indonésien, dans le nord de la bande de Gaza, des familles endeuillées se sont agenouillées jeudi près des corps de leurs proches, enveloppés dans des linceuls blancs tachés de sang.
"Nous voulons un cessez-le-feu ! Nous voulons un cessez-le-feu", a déclaré l'un d'entre eux, Mohammed Hussein, à l'AFPTV, appelant la communauté internationale à mettre fin aux massacres.
"Nous sommes un peuple palestinien sans défense", a-t-il ajouté. Jeudi, l'armée israélienne a interdit toute circulation sur le principal axe routier courant du nord au sud du territoire palestinien.
"Au cours des dernières 24 heures, des troupes [israéliennes] ont commencé une opération terrestre limitée dans le centre et le sud de la bande de Gaza [...]. Pour votre sécurité, les déplacements entre le nord et le sud de la bande de Gaza et vice-versa sont interdits sur l'axe Salaheddine", indique sur le réseau social X le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee.
"En revanche, les déplacements du nord de la bande de Gaza vers le sud sont possibles via la route côtière Al-Rashid", a ajouté M. Adraee, sans préciser si cela signifiait que les déplacements du sud vers le nord étaient interdits. Interrogée par l'AFP, l'armée n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat.
33 otages israéliens libérés
Un responsable du ministère de l'Intérieur du gouvernement du Hamas pour Gaza a indiqué à l'AFP que l'armée israélienne avait fermé la veille le carrefour des Martyrs, appelé Netzarim par les Israéliens, principal verrou entre la ville de Gaza et le sud du territoire, sur la route Salaheddine.
Des chars israéliens se sont déployés à ce carrefour "après le retrait des forces spéciales de sécurité américaines hier (mercredi) matin", a-t-il ajouté. Il faisait référence aux agents de sécurité privée américains déployés en février après le retrait de l'armée israélienne dans le cadre de l'accord de trêve.
La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, parmi lesquels huit morts, et la libération d'environ 1.800 détenus palestiniens. Depuis, les négociations menées par l'intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l'Egypte, n'ont pas progressé.
Le Hamas veut la deuxième phase de l'accord
Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l'accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l'aide humanitaire et la libération des derniers otages.
Israël souhaite de son côté une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la "démilitarisation" de Gaza et le départ du Hamas, qui gouverne le territoire depuis 2007. Comme moyens de pression, Israël a déjà bloqué l'entrée de l'aide humanitaire et coupé l'électricité dans le territoire assiégé, où s'entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens, tout en n'excluant pas une reprise de la guerre si le Hamas ne cède pas.
Le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a déploré jeudi "un déchaînement sans fin des épreuves les plus inhumaines" pour la population de Gaza.
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité. En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 49.617 morts, majoritairement des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.