Le dépouillement des derniers bulletins était toujours en cours lundi matin, rendant les résultats des élections législatives en Italie encore incertains. Mais selon les premiers sondages sortis des urnes, le grand gagnant est le mouvement 5 étoiles, qui obtiendrait un score historique au-dessus des 32%. Ce qui en ferait la première force politique d'Italie.
"Un triomphe" ? "Si ces données sont confirmées, il devrait s'agir d'un triomphe du mouvement 5 étoiles, d'une vraie apothéose qui démontre la générosité de notre travail", réagit l'un des leader du mouvement, Alessandro di Battista. "Et surtout, je le dis à tous les citoyens, c'est la meilleure garantie de transparence pour tout le peuple italien. Parce que les autres forces politiques devront parler avec nous en utilisant nos méthodes de transparence, de droiture et de crédibilité", conclut-il.
Dans un pays touché par la crise économique et sociale, le discours anti-système du mouvement 5 étoiles, désormais dirigé par le jeune Luigi di Maio semble avoir séduit en masse les Italiens qui ont donc privilégié le vote contestataire et euro-septique et sanctionné les partis traditionnels. Mais le triomphe n'est pas total pour le mouvement 5 étoiles, qui n'atteindrait pas la barre des 40%, le score nécessaire pour obtenir la majorité au Parlement italien.
Déconfiture pour Renzi. Si les premiers résultats ne permettent pas de dire qui exactement dirigera le pays, la seule certitude vient de la gauche et du parti démocrate (PD) de Matteo Renzi qui réalise son plus mauvais score depuis sa fondation. De l'autre côté de l'échiquier, la coalition droite/extrême droite à laquelle participe Silvio Berlusconi obtiendrait aux alentours de 35% des voix, avec une poussée de la Ligue, alliée de Marine Le Pen en Europe. La droite arrive donc en tête, mais il s'agit d'une alliance. Alors que le mouvement 5 étoiles s'est présenté seul devant les électeurs.
Place aux négociations. Maintenant le grand jeu des négociations entre les partis va commencer. Si le mouvement 5 étoiles arrive à en tirer profit, Luigi di Maio pourrait devenir Président du conseil italien à seulement 31 ans. Ce serait alors le plus jeune dirigeant politique au monde, devant le chancelier autrichien Sebastian Kurz. Mais on en est encore très loin, les tractations n'ont pas encore commencé.