Les images de vidéosurveillances sont dignes d'un film catastrophe. Il y a cinq ans, le 14 août 2018, le pont Morandi à Gênes s'effondrait, emportant avec lui les véhicules présents sur l'infrastructure. Près de 43 personnes ont perdu la vie dans ce drame, et plus de 600 personnes vivant à proximité ont dû être déplacé.
Mais le drame du pont Morandi aurait-il pu être évité ? C'est ce qui ressort du procès qui a démarré il y a déjà un an. Les responsables du viaduc et la famille Benetton, propriétaire de la société qui le gérait, connaissaient ces défauts de construction selon plusieurs témoins. Parmi eux : Gianni Mion, un proche des Benetton et conseiller d'administration de la société qui gérait le pont Morandi. Un appel téléphonique avec son avocat, aux propos sans équivoque, a été intercepté par les forces de l'ordre et rendu public dans la presse.
"C'était de notre responsabilité que de refaire ce pont"
"Nous savions que le pont avait un problème de conception. Quand nous avons racheté la société, nous avons dit que cela nous convenait. C'était de notre responsabilité de refaire ce pont", peut-on entendre lors de cet échange téléphonique.
Tout mettre sur le dos des concepteurs du pont il y a 60 ans, c'est la ligne de défense des 59 accusés, provoquant parfois la colère des familles des victimes. "Le pont ne s'est pas effondré à cause d'un problème de conception. Il faut que ce soit clair et limpide. Le pont n'a pas été entretenu correctement", assure ainsi Egle Possetti, qui a perdu sa sœur dans le drame. Les accusés seront entendus par les magistrats pour la première fois le mois prochain.