Plus de 50 millions d'Italiens sont appelés à se prononcer dimanche par référendum sur une réforme constitutionnelle qui s'est transformée, en pleine vague populiste, en plébiscite sur le chef du gouvernement, Matteo Renzi (centre-gauche).
Une nouvelle phase d'instabilité économique ? Les bureaux de votes ont ouvert à 7h et fermeront à 23h. Les premières estimations issues des sondages sont attendues dans la foulée et les résultats dans la nuit. L'incertitude quant au résultat provoque des sueurs froides en Europe et sur les marchés financiers, où l'on redoute, après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d'instabilité dans la troisième économie de la zone euro.
Une réforme constitutionnelle profonde. Le scrutin porte sur une réforme constitutionnelle qui prévoit une réduction drastique des pouvoirs du Sénat, une limitation des prérogatives des régions et la suppression des provinces, l'équivalent des départements français.
Des positions tranchées. Une vaste majorité de la classe politique, de la droite aux populistes du Mouvement 5 Étoiles (M5S) ou de la Ligue du Nord, en passant par tous les extrêmes et même des "frondeurs" du Parti démocrate (PD) de Matteo Renzi, appelle à voter "non" en dénonçant une trop forte concentration des pouvoirs dans les mains du chef du gouvernement. Le président américain Barack Obama, la chancelière allemande Angela Merkel et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont en revanche ouvertement appelé à voter oui.
Des élections anticipées en perspective. Du petit lait pour Beppe Grillo, le fondateur du Mouvement 5 étoiles, qui a exhorté vendredi les Italiens à voter "avec les tripes" pour défendre leurs libertés et leur indépendance, tout en se lançant dans un intrigant éloge du caractère "poétique" d'une éventuelle défaite. En cas de victoire du non, le M5S devrait y réclamer des élections anticipées, mais le président Sergio Mattarella ne devrait pas dissoudre le Parlement avant une réforme de la loi élisant les députés.
Un scrutin devenu plébiscite pour Renzi. La réalité d'un retrait de Matteo Renzi en cas d'échec dépendra sans doute de l'ampleur du score. Même s'il présente la démission de son gouvernement, il pourrait en effet rester à la tête du PD, voire même être reconduit à la présidence du conseil. Mais il a répété qu'il ne prendrait jamais la tête d'un gouvernement "technique" chargé uniquement de réformer la loi électorale.