Italie : la villa d'un boss de la mafia se transforme en résidence pour familles pauvres
Dans le cadre d'un plan de lutte contre les organisations criminelles, une loi italienne permet à l'autorité judiciaire de s’attaquer au patrimoine économique des mafias grâce à une procédure de confiscation. Ces biens peuvent ensuite être restitués aux quartiers, sous certaines conditions.
C'est un pan méconnu de la lutte contre les mafias en Italie : la restitution à la communauté des biens confisqués aux criminels. Ce samedi matin, la villa d'un parrain de la mafia calabraise se transforme en résidence pour familles pauvres. Quinze personnes pourront y vivre en attendant de trouver un nouveau logement. Europe 1 est allée la visiter avant son inauguration.
Un message fort à la population
Étalée sur 600 mètres carrés, montée sur trois étages et disposant d'une piscine, cette villa impose à la vue. L'immense bâtisse appartenait à un des cadres de la Ndrangheta, la mafia calabraise, arrêté dans les années 2000. Offrir aux citoyens ce qui était un symbole criminel est essentiel dans la lutte contre la mafia. "Les citoyens ont la possibilité de percevoir que l'État est plus fort que ceux qui agissent à l'intérieur d'organisations criminelles", assure le maire de Cesano Maderno.
Mais il ne s'agit pas seulement d'une lutte symbolique. La confiscation, puis l'utilisation exclusivement sociale du bien, a de réelles conséquences pour les mafieux. "La prison, la réclusion, les mafieux le prennent en considération mais ils ne pensent pas que leur maison puisse être confisquée et surtout ils imaginent encore moins qu'elle puisse être offerte à des sujets fragiles", explique une représentante de l'Agence nationale pour les biens confisqués au crime organisé. Pour la seule année 2024, près de 4.000 biens immobiliers saisis ont été restitués aux autorités publiques.