Trois partis appartenant à la coalition de Mario Draghi ont annoncé leur non-participation à un vote de confiance demandé par le Premier ministre mercredi au Sénat italien, conduisant de fait à la fin de son gouvernement d'unité nationale. Mario Draghi se retrouve ainsi privé du soutien de trois membres importants de sa coalition : Forza Italia, le parti de droite dirigé par l'ex-Premier ministre Silvio Berlusconi, la Ligue, la formation d'extrême droite du tribun populiste Matteo Salvini, et la formation populiste Mouvement 5 Étoiles (M5S).
La coalition partie en fumée
Ces désertions en masse devraient logiquement conduire à la démission de Mario Draghi, qui a affirmé à plusieurs reprises qu'il ne resterait à son poste que s'il conservait un large soutien, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui.
À l'issue d'un débat riche en rebondissements à la Chambre haute, Mario Draghi a exprimé sa frustration à l'égard des partis, dont certains ont à leur tour manifesté leur mécontentement de ne pas voir leurs points de vue pris en compte. La coalition soutenant jusqu'ici Draghi, qui allait de la gauche à l'extrême droite, est ainsi partie en fumée.
"Avec amertume mais la conscience tranquille, nous ne participerons pas au vote", a lancé Anna Maria Bernini, présidente du groupe Forza Italia. Le parti avait présenté sa propre motion au Sénat, en proposant de reconduire Draghi mais sans les 5 Étoiles, mais Draghi n'avait appelé à voter que sur la motion d'un autre sénateur proposant la reconduction pure et simple du gouvernement sortant. La Ligue et le M5S ont suivi la même ligne que Forza Italia.
Au centre-gauche en revanche, le Parti démocrate et Italia Viva ont annoncé voter la confiance, ainsi que Ensemble pour le Futur, le néo-parti du chef de la diplomatie, Luigi Di Maio, qui, avec une cinquantaine de parlementaires, a quitté le M5S fin juin.