Carlos Ghosn, ex-grand patron de l'automobile aujourd'hui déchu, a été libéré sous caution mercredi de la prison de Kosuge à Tokyo, après plus de 100 jours passés en détention sur des accusations de malversations financières.
Une sortie après 100 jours de détention. Vêtu d'un blouson, portant un masque sanitaire blanc, une casquette bleue et des lunettes, l'ex-patron de Renault et Nissan est sorti du centre de détention encadré de gardiens avant de s'engouffrer dans une voiture, devant les objectifs de dizaines de caméras et appareils photo. Sa femme Carole, une de ses filles, l'ambassadeur de France et d'autres personnes étaient arrivées à la prison plusieurs heures auparavant, mais ne sont pas ressorties en même temps.
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Une libération contre une importante caution. Via son avocat, Carlos Ghosn a payé une caution d'environ 8 millions d'euros. Moyennant le versement de cette somme, le tribunal de Tokyo avait accepté mardi la remise en liberté de l'ex-PDG et un deuxième juge avait rejeté dans la nuit de mardi à mercredi un appel lancé par le procureur. "Je suis innocent et résolument déterminé à me défendre vigoureusement dans un procès équitable contre ces accusations sans fondement", avait déclaré Carlos Ghosn dans un communiqué en apprenant la décision mardi.
Des caméras et des moyens limités de communication. Afin d'arracher l'approbation du juge, Junichiro Hironaka, nouvel avocat japonais de Carlos Ghosn qui a remplacé Motonari Otsuru, un ancien procureur, il y a moins d'un mois, a suggéré que son illustre client soit placé sous la surveillance de caméras et dispose de moyens limités de communication avec l'extérieur.
"Nous avons proposé un dispositif qui rend impossible une évasion ou la suppression d'informations", a insisté mardi Me Hironaka, réputé pour avoir obtenu l'acquittement de plusieurs clients de haute volée. Il a suggéré que Carlos Ghosn donne une conférence de presse dès que possible.
Mis en examen pour minoration de revenus et abus de confiance. Celui qui était vénéré au Japon pour avoir sauvé Nissan avait été arrêté le 19 novembre 2018 à Tokyo et placé dans le centre de détention de Kosuge, dans le nord de la capitale. Carlos Ghosn a été mis en examen pour minoration d'une partie de ses revenus pour un montant de 9,23 milliards de yens (74 millions d'euros) de 2010 à 2018, dans les rapports de Nissan remis aux autorités boursières. Il a également été mis en examen pour abus de confiance. Il estime avoir été victime d'un "complot" ourdi par Nissan pour faire échouer son projet de rapprochement avec Renault.
Une "bonne chose" pour Bruno Le Maire. La libération de Carlos Ghosn par la justice nippone va permettre à l'ancien PDG de Renault de "se défendre librement et souverainement", a déclaré mercredi le ministre de l'Économie Bruno Le Maire, estimant que c'était "une bonne chose".
"Il est essentiel de protéger le principe de la présomption d'innocence et de laisser à chacun la liberté de se défendre dans les meilleures conditions possibles", a déclaré Bruno Le Maire, en marge d'une conférence de presse sur la taxation des géants du numérique. "C'est une bonne chose que Carlos Ghosn puisse se défendre librement et souverainement", a souligné le ministre.