Après le pic de montée des eaux, mesuré à 1,87m, mardi, la crainte face aux phénomènes de marées à Venise continue. La cité des Doges, pourtant habituée à ce phénomène d'"aqua alta", se retrouve sous les eaux. Le gouvernement italien devrait déclarer l'état d'urgence, alors que le ministre de l'Environnement parle de "conséquence directe du réchauffement climatique". Vincent est un touriste toulousain en vacances à Venise, invité d'Europe 1 : il raconte comme la vie s'organise dans la ville italienne.
Des sirènes préviennent les habitants dès que l'eau commence à monter à un niveau trop important, les Vénitiens doivent donc se mobiliser : "Dès que ça sonne, tout le monde va dans sa boutique ou chez lui pour essayer de limiter les dégâts, on barricade les portes".
"Ça fait bizarre de voir ça en tant que touriste"
Pour Vincent, c'est évidemment un événement déconcertant pendant ses vacances. Il a été très surpris de ce qu'il a vu sur une célèbre place de Venise. "Ça fait très bizarre de voir ça quand on est touriste, j'avais de l'eau en dessous de la ceinture place Saint Marc. C'est un truc à voir, c’était incroyable", raconte le touriste toulousain. La basilique Saint-Marc, joyau de la Sérénissime, a été inondée sous un mètre d'eau et la crypte et le presbytère complètement noyés pendant la nuit de mardi. Selon le procurateur de l'édifice, Pierpaolo Campostrini, une inondation comme celle-ci s'est seulement produite cinq fois dans l'histoire de la basilique, érigée en 828.
Venise est régulièrement touchée par le phénomène des pics de marées particulièrement prononcés. Pour protéger la ville de cette calamité qui altère chaque fois un peu plus son patrimoine artistique, un projet de construction de 78 digues flottantes pour fermer la lagune en cas de montée de la mer Adriatique est en cours de construction depuis 2003. Mais le surcoût et les malfaçons ont entraîné de nombreux retards, et le projet n'est désormais plus espéré avant 2021.