En Louisiane, les pro-IVG attendent de savoir si un juge bloque ou autorise la nouvelle loi sur l’avortement. 1:35
  • Copié
Alexis Guilleux , modifié à
En Louisiane, les pro-IVG attendent de savoir si un juge bloque ou autorise la nouvelle loi sur l’avortement. Ils se préparent à fermer les trois cliniques en activité dans le sud de l’État. Si la loi entre en vigueur, les IVG seront totalement interdites, même en cas de viol et d’inceste.
REPORTAGE

En Louisiane, les pro-IVG se préparent à fermer les trois cliniques en activité dans le sud de l’État. Ils attendent de savoir si un juge bloque ou autorise la nouvelle loi sur l’avortement. Ce jour-là, aucun avortement n'est programmé. La clinique est fermée, mais les barreaux aux fenêtres reflètent la violence qui se déroule quasi quotidiennement dans ce quartier populaire de La Nouvelle-Orléans.

"J'avais l'impression qu'on me dévisageait parce que j'étais une femme"

"Emmy représente une équipe traumatisée par la décision de la Cour suprême. "Quand l'annonce est tombée, il y a eu beaucoup de larmes", confie-t-elle sur Europe 1. "Personnellement, j'ai pleuré. Je me suis soudainement sentie vulnérable comme cela ne m'était jamais arrivé. J'avais l'impression que l'on me dévisageait parce que j'étais une femme ici".

"Beaucoup de personnes se sont soudainement réveillées"

Seules trois cliniques proposent encore des IVG en Louisiane. 7.000 personnes ont pu y avorter l'an dernier. Si la nouvelle loi entre en vigueur, l'État sera l'un des plus isolés du pays. Il faudra voyager des centaines de kilomètres pour pouvoir avorter. "J'ai l'impression que beaucoup de personnes qui étaient à l'écart sur cette question de l'avortement se sont soudainement réveillées. J'ai parlé à des amis qui sont très inquiets pour leur fille et qui envisagent de quitter la Louisiane", poursuit Emmy. 

Une partie du personnel va d'ailleurs déménager dans un État plus progressiste. Emmy s'attend, elle, à un long combat. Car la victoire des anti-avortement s'est construite pendant plusieurs décennies. "Il va nous falloir presque autant de temps pour récupérer ces droits", dit-elle en lançant un appel aux dons. Objectif : renforcer le filet de sécurité pour les familles de Louisiane, le deuxième Etat le plus pauvre des Etats-Unis.