Khait, 12 ans, tient dans ses bras une peluche toute jaune. C’est le seul jouet qui lui reste depuis qu’elle et sa mère Yulia ont quitté la capitale Kiev. "Ma fille m’a dit qu’elle n’avait besoin de rien, sauf de son nounours pour l'accompagner", confie cette dernière au micro d'Europe 1. Ces deux Ukrainiennes n'ont pas de famille sur place, alors elles se sont enfuies il y a tout juste une semaine. Un long périple de plusieurs jours à travers la Slovaquie, la République Tchèque et l'Allemagne, avec des déplacements en train ou en auto-stop. Elles se dirigent en France, un peu par hasard. "Sur le trajet, certaines personnes nous ont dit que leur président pouvait nous aider", explique encore Yulia.
"On ne veut pas être considéré comme des touristes"
Arrivées enfin à Lille, ces deux Ukrainiennes passent une nuit à l'hôtel, puis grâce à la municipalité, elles sont hébergées dans un ancien Ehpad reconverti en lieu d’accueil d’urgence à destination des réfugiés.
>> LIRE AUSSI - Accueil des réfugiés ukrainiens en France : «C'est notre devoir», avance Clément Beaune
Leur avenir ? Yulia, ancienne comptable, y pense tous les jours, mais ne l’envisage plus à Kiev. "Je pense que notre appartement est détruit, donc on a besoin d’un endroit où vivre", détaille-t-elle. "Cependant, on ne veut pas être considéré comme des touristes. Moi, je veux travailler ici, apprendre la langue et surtout remercier ce pays qui prend soin de nous", poursuit-elle.
Et cette mère de famille en veut essentiellement au président russe. Sans jamais citer son nom, cette réfugiée prévient : "Cet homme est dangereux, et s’il n’arrive pas à prendre l’Ukraine alors il se tournera vers d’autres pays."