L'Italie s'apprête à dire adieu mercredi à l'ancien chef du gouvernement Silvio Berlusconi lors de funérailles d'État auxquelles sont attendues des milliers de personnes, dont les plus hauts responsables politiques de la péninsule mais peu de dignitaires étrangers. Les obsèques officielles du milliardaire, décédé lundi à 86 ans des suites d'une leucémie, débuteront à 15H00 (13H00 GMT) à la cathédrale de Milan.
La cérémonie doit être retransmise sur des écrans géants positionnés sur la célèbre place de la capitale lombarde et le parvis de la cathédrale pour permettre à tous ceux qui ne peuvent pas y entrer de la suivre. Le président de la République Sergio Mattarella, la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni et ses deux vice-Premiers ministres, Matteo Salvini et Antonio Tajani - numéro deux de son parti Forza Italia -, seront présents.
"Un choix inopportun" ?
La Commission européenne sera représentée par son commissaire à l'Economie, l'Italien Paolo Gentiloni, ex-chef de l'exécutif à Rome. Ces funérailles d'État, prévues par le protocole, seront accompagnées d'une journée de deuil national, une première pour un ex-Premier ministre qui n'est cependant pas du goût de tous les Italiens.
"Les funérailles d'État sont prévues et c'est juste, mais le deuil national pour une personne clivante comme Silvio Berlusconi me semble un choix inopportun", s'est ainsi exprimée Rosy Bindi, ex-ministre de gauche dans le gouvernement Prodi II (2006-2008) à la radio publique.
Mais à Milan, ils sont déjà nombreux à se rendre sur place pour dire "ciao" à celui qui fut président du Conseil des ministres par trois fois. Vittorio et Ida, tous les deux Milanais, cherchent le meilleur endroit possible de la place du Duomo pour suivre la cérémonie. Mais ils craignent de ne pas réussir à voir quoi que ce soit. "Il y a des milliers de places dans la cathédrale, mais dehors, je ne sais pas. Le reste ne m'intéresse pas", explique Ida au micro d'Europe 1.
Au moins 20.000 personnes attendues
Les ouvriers montent deux écrans géants sur le parvis. Alessandro est assis près de la statue du roi Victor-Emmanuel II, l'air triste. Il ne pourra pas être présent aux funérailles. "Je voulais venir, mais je ne pourrai pas. Mon employeur ne me libère pas. J'aurais voulu lui dire adieu", souligne-t-il, attristé.
Mais il y aussi ces Milanais qui éviteront à tout prix la place du Duomo. "Je suis surpris que beaucoup le considèrent maintenant qu'il est mort comme une personne à béatifier", s'agace un habitant de la ville. Au moins 20 000 personnes sont attendues pour les funérailles de Silvio Berlusconi cet après-midi.