La Corée du Nord a dénoncé mercredi les militants anti-Pyongyang qui ont manifesté au Sud contre sa participation aux Jeux olympiques d'hiver de Pyeongchang, les qualifiant de "tas de psychopathes".
Des drapeaux brûlés. Des centaines de Sud-Coréens en colère ont manifesté mardi contre la venue des Nord-Coréens aux JO au moment de l'arrivée à Mukho, port situé sur la côte orientale de la Corée du Sud, d'un ferry transportant 120 artistes nord-coréens. Certains brandissaient des photos du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un le visage barré d'un énorme X, tandis que d'autres piétinaient son effigie, brûlant également le drapeau nord-coréen ainsi que l'étendard de l'unification.
"Des détritus humains". Ils "courraient partout comme des poulets sans tête, ils aboyaient sur le 'bateau des rouges', 'rentrez chez vous', 'renforcez l'alliance Corée du Sud/États-Unis'", a rapporté l'agence officielle nord-coréenne KCNA. "Pire, ils n'ont pas hésité à salir la dignité du commandement suprême de la Corée du Nord et à brûler les drapeaux de la Corée du Nord et de la péninsule".
Toute insulte contre la famille régnante de Corée du Nord suscite invariablement l'ire de Pyongyang. "Ils ne sont rien moins que des gangsters aveugles inférieurs à des animaux", a également dit KCNA, qualifiant les manifestants de "détritus humains".
Une "détente" qui ne plaît pas à tout le monde. La venue de la délégation nord-coréenne s'inscrit dans le cadre de la spectaculaire "détente" que les JO ont permis d'amorcer entre les deux camps, après deux années de fortes tensions alimentées par les programmes nucléaires et balistiques de Pyongyang.
Mais les efforts de paix du président sud-coréen de centre-gauche Moon Jae-In sont loin de faire l'unanimité au Sud. Ses opposants l'accusent d'avoir permis au Nord de prendre les Jeux en otage, rebaptisant la compétition "JO de Pyongyang".
Un rapprochement éphémère ? D'aucuns mettent également en doute la viabilité du réchauffement au-delà des Jeux. Séoul et Washington avaient accepté de reporter leurs exercices annuels militaires conjoints, mais seulement jusqu'à la fin des jeux paralympiques de mars. Ces manœuvres ne manquent jamais de courroucer le Nord.