Au Royaume-Uni, c’est un procès retentissant qui débute lundi : celui de Julian Assange, le fondateur de Wikileaks. Wikileaks, c'est ce site qui a publié des milliers de documents confidentiels, de l'armée américaine en particulier. Julian Assange a longtemps trouvé refuge à Londres dans les murs de l'ambassade d'Equateur, avant d'être arrêté l'année dernière. Et tout l’enjeu de son procès, plusieurs fois reportés, c’est de savoir s’il pourra être renvoyé vers les Etats-Unis, qui réclament son extradition.
L’agitation promet d’être grande devant la cour de justice Old Bailey de Londres, où des soutiens de Julian Assange ont prévu de se rassembler. En coulisse, les équipes juridiques du journaliste australien s’activent depuis des mois. "Malgré ses difficultés médicales et psychologiques énormes, il est très combattif parce qu’il sait que ce qui est en jeu, c’est la liberté d’expression sur internet au 21ème siècle", explique Christophe Marchand, avocat à Bruxelles, qui fait partie de l’équipe de défense de Julian Assange et s’entretient régulièrement par téléphone avec son client.
"Julian Assange ne sera jamais jugé de manière correcte aux Etats-Unis"
Les Etats-Unis accusent le fondateur de Wikileaks d’avoir publié des documents confidentiels concernant des opérations militaires américaines en Irak et en Afghanistan. Après un an et demi d'emprisonnement à Londres, Julian Assange a vu son état de santé se dégrader, et ses avocats craignent le pire si le Royaume-Uni le renvoyait aux Etats-Unis pour être jugé. "Julian Assange ne sera jamais jugé de manière correcte aux Etats-Unis", confirme Christophe Marchand. "On le sait tous, on le sent tous, on ressent dans le fond de nous-même que s’il est envoyé là-bas, il est envoyé à la mort, doucement, à petit feu sans doute. Et définitivement réduit au silence."
Avec 18 charges retenues contre lui Julian Assange risque 175 ans de prison aux Etats-Unis. Son procès d’extradition débute lundi matin à 9h et devrait durer quatre semaines.