Les Etats-Unis sont en bonne voie de respecter leurs engagements dans la lutte contre le réchauffement climatique et ne "pourront pas revenir en arrière", a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat américain John Kerry, à la conférence sur le climat de l'ONU à Marrakech. "Je peux vous dire avec confiance que les Etats-Unis sont aujourd'hui en bonne voie de réaliser les objectifs internationaux qui ont été fixés", a déclaré, dans un long discours en forme de testament, ce responsable engagé depuis longtemps dans l'action contre le changement climatique. "Je ne pense pas que cela puisse ou que cela sera inversé", en particulier pour des raisons économiques, liées aux forces du marché, a-t-il dit, plus d'une semaine après l'élection de Donald Trump, un climato-sceptique.
"Un sentiment d'incertitude". La révolution des énergies renouvelables arrive "dans mon propre pays", a souligné John Kerry : "c'est pourquoi j'ai confiance en l'avenir, quelle que soit la politique suivie, en raison (des forces) du marché". "Depuis le début de cette COP, une élection a eu lieu, et je sais que cela a laissé à certains un sentiment d'incertitude face à l'avenir", a-t-il poursuivi, devant un parterre international. "Je ne peux me perdre en conjectures ici sur les politiques que le président élu va suivre. Ce que je peux vous dire est ceci : certaines questions prennent un aspect bien différent, quand vous êtes au pouvoir, de l'aspect qu'elles avaient pendant la campagne".
Donald Trump visé. "Personne n'a le droit de prendre des décisions affectant des milliards de personnes sur la base de la seule idéologie", a encore estimé John Kerry, très applaudi, appelant à consulter ceux qui savent, tels que les victimes du réchauffement ou encore, et en premier lieu, les scientifiques du climat : "les faits, pas les opinions". Fonte de la calotte glaciaire antarctique, déplacement de populations dans les îles... "au bout d'un moment, même les plus sceptiques doivent reconnaître qu'il y a un problème".
"Poursuivre le combat". Cette crise climatique "ne nous est pas imposée, c'est une question de choix politique", a-t-il relevé, appelant toutes les nations à se mobiliser : si le monde ne répond pas à l'urgence, "ce ne sera pas juste un échec politique, ce sera un échec moral, une trahison". "Nous devons poursuivre ce combat, mes amis, assurer la transition vers une économie fondée sur des énergies propres et continuer à nous surveiller mutuellement", a finalement lancé le secrétaire d'Etat, qui espère assister en 2017 à la COP23 "en tant que citoyen Kerry".