Le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak (C) s'adresse à la presse après les premiers entretiens en face à face entre la Russie et l'Ukraine depuis des semaines au palais de Dolmabahce à Istanbul, le 29 mars 2022. 1:28
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avec AFP , modifié à
L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a indiqué mardi le négociateur en chef ukrainien après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.

Le négociateur en chef, David Arakhamia, a estimé qu'après ces pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul, les conditions étaient "suffisantes" pour une rencontre au sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky. Depuis le début de l'invasion russe le 24 février, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kiev.

Vers un accord international ?

"Nous insistons pour qu'il s'agisse d'un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité", a déclaré David Arakhamia lors d'un point de presse informel. "Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue à l'article 5 de l'Otan et même de façon plus ferme", a-t-il ajouté.

L'article 5 du traité de l'Alliance atlantique stipule qu'une attaque contre l'un de ses membres est une attaque contre tous.

Des pays garants comme la France

M. Arakhamia a cité, parmi les pays que l'Ukraine voudrait avoir comme garants, les Etats-Unis, la Chine, la France et la Royaume-Uni - membres du Conseil de sécurité de l'ONU - mais aussi la Turquie, l'Allemagne, la Pologne et Israël. "L'Ukraine acceptera un statut neutre si le système de garantie de sécurité fonctionne", a-t-il ajouté.

 

Avec de telles garanties, l'Ukraine "ne déploiera sur (son) territoire aucune base militaire étrangère" et ne rejoindra "aucune alliance militaro-politique", a souligné un autre négociateur, Olexandre Tchaly. Des exercices militaires pourraient néanmoins être organisés en Ukraine avec l'accord des pays garants, a-t-il précisé. 

L'entrée de l'Ukraine dans l'UE ?

Kiev demande également que cet accord international n'interdise en rien l'entrée de l'Ukraine dans l'UE, et que les pays garants s'engagent à contribuer à ce processus.

Pour que ces garanties puissent prendre effet dans les plus brefs délais, la Crimée et les territoires du Donbass sous contrôle des séparatistes prorusses seraient "temporairement exclus" de l'accord, a précisé M. Arakhamia. Pour résoudre la question spécifique de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, Kiev propose "15 ans" de pourparlers russo-ukrainiens séparés, selon un autre négociateur ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.