Le président du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, a affirmé dimanche, à la veille d'un référendum d'indépendance dans cette région autonome, que le partenariat avec Bagdad avait "échoué", appelant les habitants à se rendre aux urnes.
"L'indépendance permettra de ne pas répéter les tragédies du passé." "Le partenariat a échoué avec Bagdad et nous ne le reprendrons pas. Nous sommes arrivés à la conviction que l'indépendance permettra de ne pas répéter les tragédies du passé", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Erbil. "Le référendum est la première étape pour que le Kurdistan exprime son opinion, Ensuite, un long processus commencera", a-t-il ajouté. "Il aura lieu dans toutes les régions du Kurdistan, et aucun responsable ne peut arrêter ce processus", a-t-il prévenu.
Alors que la riche province pétrolière de Kirkouk ainsi que des zones des provinces de Ninive et Dyala sont disputées, Massoud Barzani a assuré que l'enjeu du scrutin n'était "pas de définir les frontières ou d'imposer un fait accompli". "Nous voulons un dialogue avec Bagdad pour résoudre les problèmes et le dialogue peut durer un an ou deux", a-t-il jugé. "Je demande à tous les Kurdes de voter en paix demain" (lundi), a encore dit le président kurde, initiateur du scrutin.
Le "oui" entraînerait le début de "discussions sérieuses avec Bagdad." Malgré la stricte opposition des autorités de Bagdad, les pressions internationales et les menaces de rétorsion, Massoud Barzani a maintenu la tenue de ce référendum. Il avait toutefois déjà souligné qu'une victoire du "oui" n'entraînerait pas immédiatement l'annonce de l'indépendance mais plutôt le début de "discussions sérieuses avec Bagdad".
De son côté, le Premier ministre irakien Haider al-Abadi a affirmé dimanche qu'il prendrait "les mesures nécessaires" pour préserver l'unité du pays après la décision de la région autonome du Kurdistan de tenir ce référendum d'indépendance. "Prendre une décision unilatérale affectant l'unité de l'Irak et sa sécurité ainsi que la sécurité de la région avec un référendum de séparation est contre la Constitution et la paix civile", a-t-il déclaré lors d'un "discours à la Nation" retransmis sur les télévisions. "Nous allons prendre les mesures nécessaires pour préserver l'unité du pays", a ajouté le Premier ministre.