Les vacances parlementaires terminées, la Première ministre Theresa May replonge cette semaine dans les affres du Brexit et tentera une nouvelle fois de convaincre les députés britanniques de ne pas enterrer l'accord de sortie de l'UE conclu avec Bruxelles.
Reprise de l'examen du texte mercredi... Les députés reprendront mercredi l'examen de ce "Traité de retrait" de l'Union européenne, âprement négocié durant 17 mois, mais dont l'adoption semble très compromise en raison des multiples critiques dont il fait l'objet. Le texte est vilipendé tant par les "Brexiters", qui craignent un forme d'arrimage permanent à l'UE, que par les europhiles espérant encore pouvoir faire marche arrière. Initialement prévu le 11 décembre, le vote sur l'accord avait été reporté à la dernière minute par Theresa May pour éviter une défaite annoncée.
... avant un vote vers le 15 janvier. Sans accord au jour du Brexit, le 29 mars, le Royaume-Uni mettra fin de manière désordonnée à plus de quatre décennies d'appartenance à l'Union européenne, un scénario redouté par les milieux économiques. Alors que la presse britannique a évoqué ces derniers jours un possible nouveau report du vote, Theresa May a assuré qu'il aurait bien lieu, la semaine prochaine, autour du 15 janvier. "Oui, nous allons procéder au vote", a déclaré la dirigeante conservatrice sur le plateau de The Andrew Marr Show, l'émission politique dominicale de la BBC, mettant en garde contre les conséquences imprévisibles que pourrait susciter un rejet de l'accord.
"Ne pas laisser le mieux devenir l'ennemi du bien". "Si l'accord n'est pas voté (...), nous nous retrouverons alors en terrain inconnu. Je ne pense pas que quiconque puisse dire exactement ce qui pourrait alors se passer", a-t-elle dit. "Il y en a qui veulent un deuxième référendum afin d'arrêter le Brexit, d'autres qui cherchent à obtenir un Brexit parfait", a-t-elle souligné. "Je voudrais leur dire de ne pas laisser le mieux devenir l'ennemi du bien, parce que le danger, c'est que nous n'ayons pas de Brexit du tout".
Un rôle plus important pour le Parlement ? Pour tenter d'amadouer les députés, Theresa May a indiqué que le Parlement pourrait jouir d'un rôle plus important dans les négociations à venir sur la future relation commerciale entre Londres et les 27. Elle a également évoqué des mesures, sans en préciser la nature, concernant l'Irlande du Nord, une manière de tendre la main au parti ultra-conservateur nord-irlandais DUP, dont le soutien lui est indispensable pour obtenir la majorité absolue au Parlement.
La dirigeante a en outre indiqué qu'elle continuait à travailler avec Bruxelles pour obtenir des assurances susceptibles de convaincre les députés britanniques, après avoir s'être déjà entretenue avec des dirigeants européens durant la période de Noël. Mais l'opération de persuasion s'annonce particulièrement ardue pour Theresa May, dont l'autorité a été sérieusement entamée le mois dernier après un vote de défiance organisé au sein de son propre parti, et auquel elle n'a survécu que péniblement, un tiers des députés conservateurs l'ayant désavouée.