Caméras de sécurité dans toutes les rues, réseaux sociaux épiés... Sans surprise, le régime chinois surveille étroitement sa population. Mais, depuis plusieurs années, Pékin n'hésite pas à faire de même pour ses compatriotes à l'étranger. Selon un rapport de l'ONG Safeguard Defenders, la Chine aurait installé une cinquantaine de postes de police clandestins pour épier les moindres faits et gestes de ses ressortissants à travers le monde. Trois se trouveraient en France.
Des opérations qui durent depuis longtemps
Si le régime chinois reconnaît leur existence, le pouvoir dément faire la chasse aux dissidents. Pourtant, l'empire du milieu appelle ses opérations de police à l'étranger : la chasse au renard. Selon le rapport de cette ONG, de 230.000 Chinois accusés de crimes ont été rapatriées depuis un an. Objectif pour le pouvoir chinois au travers de ses officines, traquer des fonctionnaires corrompus, des dissidents politiques et même d'organiser des enlèvements comme cela est déjà arrivé en Thaïlande, ou des Chinois ont été ramenés de force dans leur pays.
Ces opérations, qui durent depuis une dizaine d'années, ne sont pas niées par la Chine qui ne dément pas avoir des fonctionnaires de police à l'étranger, mais elle affirme qu'il s'agit de venir en aide à ses ressortissants pour effectuer des démarches administratives.
"Respect de la souveraineté judiciaire des autres pays"
"Les organes de sécurité publique chinois combattent résolument toutes sortes d'activités criminelles transnationales, conformément à la loi, et respectent la souveraineté judiciaire des autres pays", a expliqué le porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin, suite aux révélations de l'ONG. Mais ici, en Chine, plusieurs personnes affirment avoir été surveillées lors de leurs voyages à l'étranger. Contactées par Europe 1, certaines d'entre elles ont confié avoir été appelées directement sur leurs portables, menacées ou contactées via leurs familles restées en Chine, pour leur dire en quelque sorte "attention, on vous surveille !"