Un bras de fer s'est ouvert entre Bruxelles et le laboratoire AstraZeneca, dont le vaccin très attendu contre le Covid-19 devrait être autorisé vendredi par l'Agence européenne du médicament. Mercredi, la Commission européenne s’est ostensiblement fâchée, alors que le laboratoire a annoncé que les livraisons attendues au premier trimestre seraient réduites au quart de ce qui avait été prévu. Et la pression mise par l'Europe semble donner de premiers résultats.
Une nouvelle réunion s'est en effet tenue mercredi soir avec le laboratoire britannique, la troisième en trois jours. La tonalité était constructive, a salué à la sortie la commissaire européenne à la Santé. "Nous allons travailler avec l’entreprise pour trouver des solutions", écrit notamment Stella Kyriakides sur le réseau social twitter.
Constructive tone in our exchange with @AstraZeneca CEO Pascal Soriot, in our Vaccine Steering Board, on deliveries of their vaccine following approval. The EU remains united & firm ➡️ Contractual obligations must be met, vaccines must be delivered to EU citizens.
— Stella Kyriakides (@SKyriakidesEU) January 27, 2021
Les vérifications de Bruxelles
Un changement de ton qui contraste avec l'ambiance de mercredi après-midi, quand des responsables européens s’étaient ouvertement demandé où étaient passées les doses prévues pour l’Union européenne, alors que le groupe dispose de deux usines sur le continent. "Je vois que de nombreux vaccins ont été expédiés hors de l’UE, les données des douanes ne mentent pas", disait une experte du dossier. "Nous allons trouver les informations", menaçait un autre.
Dans le même temps, des experts européens inspectaient l’usine belge d’AstraZeneca, celle qui est affectée par une baisse de productivité selon le groupe. Leur rapport est attendu dans quelques jours. D'ici là, Bruxelles attend un nouveau calendrier précis pour les livraisons.
Il y a dix jours, une montée de tension similaire avait eu lieu avec le laboratoire Pfizer, et s’était résolue rapidement.