François Hollande a affirmé au quotidien gratuit 20 Minutes que "le sort de l'humanité" était en jeu. Mais faut-il en attendre beaucoup du sommet sur le climat qui s'est ouvert lundi ? L'importance des moyens déployés au regard des chances de succès, comme les perturbations que cela engendre en Île-de-France, en font douter plus d'un.
Des erreurs d'organisation. Jérôme Béglé, directeur adjoint de la rédaction du Point, est ainsi "abasourdi par les erreurs d'organisation de la COP21". "Je suis curieux de mesurer l'empreinte écologique de ces centaines d'avions qui ont atterri à Roissy, note-t-il sur Europe 1 lundi. Barack Obama était accompagné de vingt voitures, est-ce un bon modèle donné aux gens ?". Pour lui, il aurait mieux valu organiser ce sommet international au siège de l'ONU, à New-York.
Une cause louable. Membre du bureau exécutif d'Europe Ecologie-Les Verts, Agnès Michel préfère se concentrer sur la portée de l'événement. "C'est contraignant, mais il faut voir le côté symbolique, argue-t-elle. Il y a une prise de conscience". "Les petits dérangements de circulation, on va très vite les oublier au profit de ce rassemblement, estime de son côté Pierre, auditeur d'Europe 1. Cette cause est quand même très louable."
La question du coût. Ce sommet exceptionnel ayant nécessité des moyens qui le sont tout autant, nombreux sont ceux à pointer les coûts d'organisation. "Cet argent-là serait mieux employé pour les pays pauvres", regrette Martine, une auditrice d'Europe 1. D'autres dénoncent un événement qui sert plus la communication politique du gouvernement que la lutte contre le réchauffement climatique. "On arrivera à un texte très long, très compliqué, incompréhensible pour le commun des mortels, mais rien de concret", déplore déjà Jérôme Béglé.
Un progrès par rapport à Copenhague. Agnès Michel, elle, se montre plus optimiste, mettant en avant les changements par rapport aux derniers sommets pour le climat, notamment celui de Copenhague en 2009, dont l'échec avait été tonitruant. "Chaque pays arrive avec un engagement, souligne-t-elle. C'est déjà un progrès." Et Colette, une auditrice, de renchérir : "Même si cela ne doit sensibiliser que 10 % de la population mondiale, ce sera toujours ça de pris."