La tension monte encore d'un cran avec Pyongyang. La Corée du Nord a procédé vendredi à un nouveau tir expérimental de missile, qui, au vu des données recueillies par les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud, semble être un engin balistique intercontinental (ICBM) plus puissant encore que celui testé le 4 juillet. Les États-Unis et la Corée du Sud ont vivement réagi, brandissant la menace "d'options de réaction militaire", alors que l'Union européenne a condamné un tir qui "menace sérieusement la sécurité internationale".
Washington étudie des "options de réaction militaire." Les chefs militaires américains et sud-coréens ont discuté d'"options de réaction militaire", a affirmé le Pentagone. Le président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, a réuni d'urgence dans la nuit son conseil national de sécurité. La présidence sud-coréenne a également demandé que des discussions soient menées avec les Américains pour déployer des systèmes antimissiles THAAD supplémentaires.
L'Union européenne a de son côté condamné ce tir, estimant qu'il "menaçait sérieusement la paix et la sécurité internationales", alors que la France a appelé à "l'adoption rapide de sanctions additionnelles et fortes" par le Conseil de sécurité de l'Onu.
L'engin a parcouru environ 1.000 km. Le missile a décollé de la province de Jangang, dans le nord du pays, vendredi à 23h41 locales (14h41 GMT), a déclaré un responsable de l'état-major interarmes sud-coréen. Le Pentagone a précisé que l'engin avait décollé du site d'une usine d'armements à Mupyong-Ni et s'était abîmé en mer du Japon après avoir parcouru autour de 1.000 km.
Selon Jeff Davis, porte-parole du Pentagone, l'engin est tombé dans la zone économique exclusive (ZEE) du Japon, à 167 km des côtes de l'île de Hokkaido, dans l'extrême nord de l'archipel. Pour le Pentagone, selon qui ce tir expérimental était attendu, c'est bien un missile intercontinental qui a été lancé. L'engin a volé pendant 45 minutes environ, a déclaré à Tokyo le secrétaire général du gouvernement nippon. Il a atteint une altitude supérieure à 3.000 km, a dit un responsable militaire cité par la télévision publique japonaise, la NHK.
Un contexte très tendu. Jusqu'ici la stratégie des Etats-Unis - qu'il s'agisse de l'administration de Donald Trump ou de celle de Barack Obama - n'a pas porté ses fruits : malgré un renforcement des sanctions internationales à l'ONU et des pressions sur la Chine, principale alliée de la Corée du Nord, le régime du dirigeant Kim Jong-Un a poursuivi ses programmes militaires balistique et nucléaire.
Aux Nations unies, l'ambassadrice américaine Nikki Haley a fait état cette semaine de progrès avec Pékin pour imposer de nouvelles sanctions "assez dures" contre Pyongyang.