La Corée du Nord a tiré samedi plusieurs missiles à courte portée en direction de la mer du Japon, a annoncé l'armée sud-coréenne, alors que le processus de dénucléarisation de Pyongyang est dans l'impasse.
La Corée du Nord "a lancé plusieurs missiles à courte portée depuis la péninsule de Hodo, près de la ville côtière de Wonsan, en direction du nord-est entre 09h06 (2h06 heure de Paris) et 09h27 aujourd'hui", a indiqué le haut commandement militaire sud-coréen dans un communiqué. Les missiles ont parcouru entre 70 et 200 kilomètres au-dessus de la mer du Japon, a-t-il précisé. "Nous sommes au courant des actions de la Corée du Nord cette nuit. Nous continuerons à surveiller", a déclaré la porte-parole de la Maison-Blanche Sarah Sanders.
Des menaces nord-coréennes mises à exécution
Plus tôt cette semaine, Pyongyang avait averti les États-Unis d'"un résultat indésirable" s'ils n'ajustaient pas leur position d'ici la fin de l'année, alors que les négociations sur le programme balistique et nucléaire de la Corée du Nord sont au point mort depuis trois mois.
"Notre résolution en matière de dénucléarisation reste intacte et nous le ferons quand le moment sera venu", avait déclaré la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son Hui. "Mais cela ne sera possible que si les États-Unis revoient et reformulent leur calcul actuel", avait-elle poursuivi. S'ils "n'ajustent pas leur position avant la date limite que nous avons proposée, ils feront face à (un) résultat indésirable".
Une dénucléarisation au point mort
En novembre et en avril, Pyongyang avait déjà annoncé avoir testé de mystérieuses "armes tactiques", sans plus de précisions. Il s'agissait des premiers essais d'armes annoncés par le Nord depuis le début, en 2018, de ses négociations avec les États-Unis sur ses programmes militaires. Le régime nord-coréen s'est toutefois abstenu jusqu'à présent de tester des missiles balistiques ou des armes nucléaires, ce qui donnerait un coup d'arrêt définitif à son rapprochement avec Séoul et Washington.
Après les effusions du sommet de Singapour en juin 2018, le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-Un se sont quittés en février à Hanoï sur un désaccord : Kim Jong Un réclamait une levée des sanctions trop importante aux yeux de Donald Trump, en échange d'un début de dénucléarisation jugé trop timide.
Trois mois plus tard, le processus est toujours dans l'impasse. Les négociations sur le désarmement atomique n'ont jamais repris, et la Corée du Nord a fait savoir qu'elle ne voulait plus voir à la table des pourparlers le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo, accusé d'avoir "des idées insensées et dangereuses".