"Je suis convaincue qu'il existe une base raisonnable justifiant l'ouverture d'une enquête dans la situation en Palestine", a déclaré vendredi la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) Fatou Bensouda. Elle souhaite l'ouverture d'une enquête complète sur d'éventuels crimes de guerre dans les territoires palestiniens. Elle a ajouté "que des crimes de guerre ont été commis ou sont en train de l'être en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza".
Les Palestiniens ont salué cette déclaration. "L'Etat de Palestine salue cette étape, qui aurait dû être prise il y a longtemps (...), afin parvenir à une enquête après près de cinq années longues et difficiles d'examen préliminaire", a déclaré le ministère des Affaires étrangères palestinien.
"Un outil politique pour délégitimer Israël", selon Benjamin Netanyahu
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a vivement critiqué cette annonce. "La décision de la procureure de la Cour Pénale Internationale a transformé la CPI en outil politique pour délégitimer l'Etat d'Israël", a déclaré M. Netanyahu dans un communiqué, ajoutant qu'il s'agissait d'un "jour sombre pour la vérité et la justice".
Fatou Bensouda a ouvert une enquête préliminaire en janvier 2015 sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en Israël et dans les territoires palestiniens, dans le sillage de la guerre à Gaza en 2014. Israël n'est pas membre de la CPI, créée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde.