La Finlande bientôt membre de l'Otan ? La décision devrait être votée prochainement. Seule une poignée de députés s'y opposent, par peur des représailles russes. Le pays consulte le Parlement ce lundi afin de rejoindre l'alliance de pays d'Europe et d'Amérique du Nord. Pour la Finlande, rester neutre pour ne pas froisser son voisin russe n'est plus possible depuis l'invasion de l'Ukraine. Ici, l'opinion publique a radicalement changé. Près de 80% des Finlandais souhaitent aujourd'hui rejoindre l'Otan, alors qu'ils n'étaient que 20 % en début d'année.
Doula vit à Helsinki. La réaction de l'Ukraine ne la surprend pas. "C'était tellement attendu que les Russes disent cela, qu'ils essayent de nous dire que ce n'est pas acceptable. Mais c'est à nous, les Finlandais, de dire et de faire les choses à ce sujet." Oskari, lui, ne croit pas en la guerre en Finlande. "Évidemment, les tensions vont augmenter", a-t-il confié au micro d'Europe 1. "Mais quand je pense à une présence militaire, je pense que ce ne sont que des mots. Ce serait stupide de la part de la Russie de faire une autre guerre en Finlande, alors qu'ils sont engagés dans une guerre en Ukraine."
Les souvenirs de la Guerre d'hiver
Elina Valtonen est membre du Parti de la Coalition nationale pro-adhésion. "Pour notre propre protection, mais aussi pour contribuer à la sécurité de l'Europe, nous pensons qu'il est nécessaire de rejoindre l'Otan. Beaucoup de membres du Parlement ont changé d'avis très récemment."
La particularité en Finlande, c'est l'importance de l'histoire et du souvenir de la résistance acharnée menée par les Finlandais lors de l'invasion russe. Sofia Virta est députée du parti Vert en Finlande. Elle raconte le traumatisme porté par sa grand-mère, qui a connu la Guerre d'hiver, le conflit qui a opposé la Finlande à l'Union soviétique de 1939 à 1940. "Ma mamie avait quatre ans. Elle était chez elle quand elle a entendu les avions russes dans le ciel. Ils ont su qu'il fallait courir, quitter leur maison et toutes les affaires. Tout a été détruit. Sa mère, a perdu beaucoup de proches, a dû élever seule ses cinq enfants. Elle n'en a pas parlé pendant des années. Mais maintenant, ma grand-mère dit tout le temps 'Prenez les bonnes décisions maintenant pour que les enfants soient en sécurité.'"