Emmanuel Macron a-t-il dérapé lundi soir en conférence de presse lorsqu’il n’a pas exclu l’hypothèse d’envoyer des troupes au sol en Ukraine ? En tout cas, mes critiques ont fusé hier dans l’Hémicycle. Si bien que le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a dû décrypter les propos du président. Il n’y aura pas de combattants envoyés en Ukraine, l’armée française n’en aurait de toute façon pas les moyens. À l’heure actuelle, seul un millier de soldats français sont stationnés à Cincu, en Roumanie. Ce sont eux qui seraient capables d’être projetés dans un temps très court, moins de 48 heures, sur le front ukrainien. Mille soldats, c’est évidemment très peu, comparé aux 1.200 kilomètres de front entre l’Ukraine et la Russie.
Aucun intérêt d'entrer en confrontation directe
Le plan français est que l’armée de terre soit capable en 2027 de projeter une division, soit 19.000 hommes, en moins de 30 jours. Les Polonais, eux aussi, vont gagner en capacité puisqu’ils ambitionnent de devenir en 2030 la plus grande armée conventionnelle européenne, avec 300.000 soldats.
Mais rien de comparable avec l’armée russe qui compte dans ses rangs plus de 1.200.000 soldats. Même le Premier ministre néerlandais candidat pour prendre la tête de l’OTAN a exclu toute possibilité d’envoyer des troupes au sol en Ukraine. Globalement, à part les pays baltes, aucun pays européen n’a envie, ni n’imagine envoyer des combattants en Ukraine. "J’y vois là plutôt un message à destination des Français, un appel au sursaut, plutôt qu’une réelle menace envers la Russie", décrypte un haut gradé. D’autant que la France et la Russie sont deux puissances nucléaires. Et qu’elles n’ont aucun intérêt à ce stade à entrer en confrontation directe.