La ministre française des Affaires étrangères a appelé dimanche en Israël à une "nouvelle trêve immédiate et durable" dans la bande de Gaza, se disant "préoccupée" par la situation des Palestiniens et des otages israéliens après plus de deux mois de guerre. "Trop de civils sont tués", a déclaré Catherine Colonna à l'issue d'une rencontre avec son homologue israélien, Eli Cohen, à Tel-Aviv.
"Ce n'est pas suffisant"
La cheffe de la diplomatie française a souligné que la première trêve d'une semaine achevée le 1er décembre avait permis de libérer 105 des 250 otages emmenés de force par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre. L'aide humanitaire apportée aux civils à Gaza avait pu être augmentée et des blessés évacués. "On sait que ce n'est pas suffisant", a-t-elle dit. Elle a rappelé que trois Français sont "retenus, disparus ou otages dans la bande de Gaza" et que la France ne ménage pas ses efforts pour les faire libérer.
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De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères Eli Cohen a qualifié tout appel au cessez-le-feu "d'erreur" et de "cadeau pour le Hamas", le mouvement islamiste au pouvoir à Gaza, auteur des massacres du 7 octobre. Ces attaques sans précédent depuis la création de l'Etat d'Israël en 1948 ont fait quelque 1.140 morts, en majorité des civils résidant dans les localités du sud du pays, selon les données officielles israéliennes. En représailles, l'armée israélienne a aussitôt lancé une offensive militaire qui a fait plus de 18.800 morts dans la bande de Gaza, tenue depuis 2007 par le Hamas, selon le dernier bilan du ministère de la Santé.
"Rôle important" de la France au Liban
Eli Cohen a par ailleurs estimé que la France pouvait jouer un "rôle important" pour empêcher une guerre avec le Hezbollah, mouvement chiite libanais, allié du Hamas et qui multiplie les tirs vers Israël. Catherine Colonna doit se rendre au Liban lundi, où elle doit rencontrer des officiels et le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) mais les appels à la "désescalade" valent pour toutes les parties, y compris Israël, a-t-elle insisté.
Elle a aussi affirmé que les attaques perpétrées en mer Rouge par des rebelles Houthis du Yémen "ne peuvent rester sans réponse", la France évaluant avec ses partenaires "plusieurs options" pour "éviter que cela ne recommence". Plusieurs géants du transport maritime mondial ont annoncé vendredi et samedi suspendre en raison du danger le passage de leurs navires en mer Rouge, une route commerciale stratégique.
"Les faits sont réels"
Rencontrant les familles des Français disparus, la cheffe de la diplomatie a souligné que la France "n'oublie pas" les personnes "assassinées avec une cruauté absolue, dont 41 compatriotes" le 7 octobre, en rappelant en particulier les crimes dont les femmes ont été victimes. "Toute négation, toute relativisation de ces crimes sexuels est inacceptable mais surtout indigne. C'est une insulte à la conscience humaine", a-t-elle dit. "Les faits sont réels. Les faits parlent. Il faut avoir le courage de les regarder en face, comme ils sont une barbarie que rien, jamais, ne peut justifier". "Ce sont des actions systématiques, des actions réfléchies", a-t-elle martelé.
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La ministre a rencontré des spécialistes qui s'occupent de recueillir les preuves sur les violences ou sévices sexuelles commises par les assaillants du Hamas et des responsables d'associations de défense de victimes féminines. Après ses rencontres côtés israéliens, Catherine Colonna s'entretient également avec des responsables palestiniens à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne alors que la mort de cinq palestiniens lors d'un raid israélien en Cisjordanie occupée a été annoncée dimanche par les autorités. Elle y rencontrera aussi des Bédouins chassés par les colons israéliens, pour redire que la France souhaite des sanctions contre les extrémistes responsables d'exactions.