Alors que les drones utilisés par les troupes en opération au Sahel avaient jusqu'à présent uniquement des missions d'observation et de surveillance, la France a décidé de les doter d'armes, depuis jeudi, pour lancer des attaques très ciblées dans la lutte contre la menace djihadiste dans cette région d'Afrique. Ces drones armés, de fabrication américaine, sont capables de tirer des bombes de 250 kg à 12.000 mètres d'altitude, mais opéreront toujours "sans automatisme", assure vendredi sur Europe 1 le colonel Cyrille Duvivier, porte-parole de l'armée de l'air.
"C'est toujours l'homme qui décidera, il n'y a aucun automatisme", prévient le colonel Cyrille Duvivier sur Europe 1. "Notre drone est au cœur d'une boucle d'observation, d'orientation, de prise de décision et d'action. Il n'est pas question de faire autrement" dans le futur. Le militaire qui décidera de réaliser cette attaque via le drone sera toujours "immergé dans l'opération pour la vivre".
Le drone armé, pas une "révolution" ?
Et selon le porte-parole de l'armée de l'air, il n'est pas non plus question de s'affranchir des "règles d'engagement que celles qu'on a aujourd'hui", à savoir "les règles qui respectent le droit international, le droit humanitaire et le droit des conflits armés". "Il y a un commandant de l'opération et la munition que le drone va pouvoir tirer est la munition que nous tirons déjà nous-mêmes", poursuit-il.
Ces éléments font dire au colonel Cyrille Duvivier que l'introduction de ces drones armés n'est en fait pas une "révolution". "Le drone conserve un rôle d'observation et l'avion de combat aura toujours des capacités que n'aura jamais le drone", assure le porte-parole de l'armée de l'air, confiant sur le fait que ces drones, d'une "précision redoutable", vont pouvoir "offrir une nouvelle option de tir pour saisir des opportunités que nous ne pouvons pas saisir aujourd'hui".