Les bombes syriennes continuent de s'abattre sur des localités rebelles de la Ghouta orientale, en dépit des appels à l'ONU à l'arrêt du "bain de sang".
Appel au cessez-le-feu immédiat. Face à cette situation jugée catastrophique par les ONG, les États-Unis ont déposé lundi à l'ONU, au 23ème jour d'un assaut ravageur, une nouvelle résolution pour un cessez-le-feu immédiat, en dénonçant l'attitude de Moscou et Damas qui "n'ont jamais eu l'intention d'appliquer" une trêve.
Les États-Unis menacent le régime syrien. L'ambassadrice Nikki Haley a de nouveau menacé Damas. "Nous mettons aussi en garde toute nation déterminée à imposer ses volontés par des attaques chimiques et des souffrances humaines, et en plus particulièrement le régime syrien. Les États-Unis restent prêts à agir si nous le devons", a-t-elle dit.
Une offensive continue sur terre et dans les airs. Même si l'intensité des bombardements aériens et à l'artillerie a quelque peu baissé, plusieurs localités de l'enclave rebelle assiégée et morcelée continuent d'être bombardées quotidiennement depuis plus de trois semaines par les forces du président Bachar al-Assad soutenu par son allié russe.
1.170 civils ont péri, dont 241 enfants, et plus de 4.400 ont été blessés depuis le lancement le 18 février par le régime d'une campagne aérienne d'une rare intensité suivie d'une offensive terrestre pour reprendre le dernier bastion rebelle aux portes de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'ONU appelle au respect de la trêve. Quelque 400.000 habitants de l'enclave rebelle subissent depuis 2013 un siège asphyxiant des forces pro-Assad et la nouvelle offensive a encore détérioré leurs conditions de vie : pénuries de nourriture, de médicaments et nulle part où fuir.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réclamé lui un accès humanitaire immédiat dans la Ghouta orientale, lors d'un exposé sur la non-application de la trêve exigée il y a 15 jours par le Conseil de sécurité. Sans citer la Russie, il a aussi appelé "tous les États" à faire en sorte que la trêve soit appliquée. La France a, quant à elle, demandé à Moscou de faire "arrêter le bain de sang", par la voix de son ambassadeur à l'ONU, François Delattre.
Les Occidentaux cherchaient à défendre les rebelles, selon Moscou. Rétorquant aux mises en cause des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni, l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassily Nebenzia, a estimé que ces pays ne sont pas motivés par des considérations humanitaires, en laissant entendre qu'ils cherchaient avant tout à défendre des groupes opposés au régime syrien. Minée par les divisions, la communauté internationale a été jusque-là impuissante à stopper le conflit.
Des négociations en parallèle des bombardements. Le régime d'Assad, avec le soutien vital de la Russie intervenue dans la guerre en 2015 a réussi à enchaîner les victoires face aux rebelles et aux djihadistes et à reprendre le contrôle de la moitié du territoire. En attendant, dans la Ghouta orientale, le régime mène parallèlement aux bombardements, des négociations en vue de pousser à une sortie des civils qui le souhaiteraient et des rebelles, selon l'OSDH. Ces négociations n'ont pour l'instant pas abouti. Cette politique a été suivie par Damas dans les autres bastions insurgés ces dernières années.