La Grèce a rouvert mardi avec ses créanciers à Athènes le chantier de l'accord qu'elle doit trouver, au prix de nouvelles concessions, avec l'UE et le FMI pour rester sous perfusion financière et espérer sortir de crise.
Finaliser des mesures. Les négociations entre la partie grecque et le quartet de représentants des créanciers ont repris dans la matinée à Athènes, a indiqué le ministère des Finances. Enlisées depuis des semaines dans un désaccord entre la zone euro et le FMI sur le traitement à administrer au pays surendetté, ces discussions ont été débloquées lundi dernier à Bruxelles, suite à un compromis qualifié "d'honorable" par Athènes. Les négociateurs doivent tenter de finaliser les mesures que la Grèce s'est alors engagée à voter par avance pour 2019, se pliant à une exigence avancée par le FMI, qui conteste comme trop optimistes les prévisions européennes sur le cours de l'économie grecque.
Vers de nouvelles coupes budgétaires. Sauf surprise, la Grèce devrait consentir à une nouvelle baisse du seuil d'exemption fiscale et à de nouvelles coupes dans les pensions de retraite, déjà rabotées plus d'une dizaine de fois depuis le début de la crise en 2010. Le Premier ministre de gauche, Alexis Tsipras, se targue d'avoir obtenu que ces sacrifices soient compensés, euro pour euro, par des mesures d'allègement elles aussi à partir de 2019, comme par exemple des baisses de TVA. "Il y aura des perdants et des gagnants", a reconnu la semaine dernière devant le Parlement le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos.
La fin d'un long processus. La Grèce espère qu'un accord rapide puisse être conclu avec le quartet sur le contenu de ces mesures et contre-mesures, ainsi que sur d'autres chapitres de son plan de redressement, notamment l'accélération des privatisations. La zone euro et le FMI pourraient alors boucler officiellement leur deuxième revue du programme de prêts attribués au pays en juillet 2015, censée être la dernière étape majeure avant la sortie du pays de la tutelle de ses bailleurs de fonds et de son retour sur les marchés avant l'été 2018. Ce scénario reste toutefois soumis au bras de fer qui continue d'opposer le FMI et Berlin sur l'ampleur de l'allègement de la dette publique promis à Athènes. Le gouvernement allemand campe jusque là sur une posture d'intransigeance, dont il espère tirer un profit électoral lors législatives allemandes de fin 2017.