La maire de Barcelone, Ada Colau, a accusé samedi le gouvernement catalan destitué de Carles Puigdemont d'avoir mené la région "au désastre", en estimant que la majorité des Catalans "ne voulaient pas" d'une déclaration d'indépendance. Lors d'une réunion de son parti Catalunya en Comú, Ada Colau a réclamé "des explications" de la part des dirigeants séparatistes, tout en appelant à la libération de ceux qui sont actuellement détenus.
"Ils ont provoqué des tensions". "Nous voulons que les prisonniers soient libérés mais nous voulons aussi qu'un gouvernement irresponsable qui a conduit le pays au désastre affronte (ses responsabilités) et reconnaisse ses erreurs", a-t-elle dit, avant de participer samedi après-midi à une grande manifestation à Barcelone pour la libération des dirigeants incarcérés. "Ils ont provoqué des tensions dans le pays (la Catalogne) et porté une déclaration unilatérale d'indépendance dont ne voulait pas la majorité" de la population, a accusé Ada Colau, qui n'est pas indépendantiste mais partisane d'un référendum légal d'autodétermination de la région.
Le gouvernement aussi pointé du doigt. La déclaration d'indépendance votée le 27 octobre par 70 des 135 députés du parlement catalan "n'a pas amené la république", a-t-elle constaté, en reprochant au président de l'exécutif catalan destitué Carles Puigdemont d'être parti en Belgique en laissant la Catalogne "seule face à l'incertitude". Ada Colau fustige également la réaction du gouvernement espagnol du conservateur Mariano Rajoy qui a activé l'article 155 de la Constitution pour mettre sous tutelle la région, destituer l'exécutif et d'autres fonctionnaires, dissoudre le parlement et convoquer des élections régionales.
Grande manifestation indépendantiste à Barcelone.
750.000 partisans de l'indépendance de la Catalogne sont descendus samedi dans les rues de Barcelone pour réclamer la libération des huit dirigeants séparatistes emprisonnés par les autorités espagnoles pour leur rôle dans le processus de sécession de la région, d'après les chiffres de la police municipale. Les manifestants, qui avaient des rubans jaunes accrochés au revers de leurs vestes en signe de soutien à l'indépendance, ont défilé tandis que les organisateurs lisaient les noms des personnes emprisonnées. Les deux grandes associations catalanes favorables à l'indépendance avaient appelé la population à participer à cette manifestation, sous le slogan "Liberté pour les prisonniers politiques !"
A Barcelone, 750.000 indépendantistes (source police municipale) ont réclamé auj la remise en liberté de leurs leaders incarcérés pic.twitter.com/GjJMheU3ck
— Aurélie Chamerois (@AurelieCham) 11 novembre 2017