Le 14 août 2018, le pont de Gênes en Italie s'effondrait, emportant avec lui plusieurs automobiles. Au total, 43 personnes ont perdu la vie dans le drame. Deux ans après, l’Italie s'apprête à inaugurer ce lundi un nouveau pont construit en seulement un an. Les familles des victimes, elles, attendent toujours la fin de l'enquête et qu'un procès vienne faire la lumière sur les circonstances de cette tragédie.
Quatre jeunes Français qui se rendaient à un festival techno font partie des victimes. "Je n'arrive pas à me relever, et quand le mois d'août arrive, c'est encore pire", raconte Véronique Pouzadoux dont le fils, William, est décédé à l’âge de 22 ans. "C'est 43 vies qui ont été sacrifiés pour avoir droit à un nouveau pont."
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"Moi, je voulais aller au procès"
Véronique Pouzadoux partage la peine des Italiens et se dit heureuse de l’inauguration du nouveau viaduc : "Je ne suis pas dans la haine. Je suis contente pour le Génois qui vont avoir un nouveau pont, et je pense que pour eux c’était vraiment très important."
Elle décrit pourtant une situation difficile pour sa famille endeuillée. Au lendemain du drame, elle se perd dans la procédure. Incapable de financer des avocats, elle a accepté à contrecœur d'être indemnisée. "Moi, je voulais aller au procès. Et puis après on nous a dit 'Oui, mais ça va vous coûter des millions', parce que ça va durer très longtemps". Elle ne peut que constater son manque de moyens et choisi de ne pas "emmener [sa] famille à la ruine". "On a été obligé d'accepter l'indemnisation, mais en contrepartie, on n'a plus le droit de participer au procès."
Aujourd’hui Véronique Pouzadoux réclame toujours des explications sur ce drame. "J'aimerais […] qu'il ne soit pas parti pour rien. Encore maintenant, je n'arrive pas à y croire : Comment un truc pareil a pu arriver ?"