La Moldavie a annoncé dimanche qu'elle allait enquêter sur des allégations concernant des "transports organisés" mis en place par la Russie, visant à permettre aux ressortissants moldaves sur son sol de participer au second tour d'une présidentielle cruciale pour le pays.
Allégations de manipulation électorale
Dans un communiqué, la police moldave a déclaré qu'il existait des "indices raisonnables" de transports organisés d'électeurs, tant à l'étranger qu'à l'intérieur du pays. Les autorités mènent des investigations sur des vols reliant la Russie à des destinations comme le Bélarus, l'Azerbaïdjan et la Turquie, facilitant ainsi le vote des résidents moldaves dans les consulats et ambassades de ces pays. L'objectif de cette enquête est de "préserver l'intégrité du processus électoral" et de garantir que chaque vote soit exprimé librement, sans pressions externes.
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Ingérences étrangères et mobilisation politique
La présidente pro-européenne Maia Sandu, candidate à sa réélection, a régulièrement dénoncé des ingérences étrangères "sans précédent", évoquant des achats de votes qui auraient entaché le récent référendum sur l'UE. Le Kremlin a "catégoriquement" rejeté ces accusations. En réponse, Maia Sandu a appelé la population à se mobiliser face à des "escrocs" agissant "de manière organisée". Son conseiller à la sécurité nationale, Stanislav Secrieru, a mentionné des "interférences massives" de la Russie, notamment des vols charters et des bus provenant de la région séparatiste de Transnistrie, où une garnison russe est stationnée.
Participation électorale en hausse
Des journalistes de l'AFP ont observé de longues files d'attente devant les bureaux de vote de la commune de Varnita, réservés aux habitants de Transnistrie, et noté une hausse de la participation. Par ailleurs, l'agence russe Tass a rapporté des déplacements spontanés de Moldaves prêts à dépenser leurs économies pour voter. Certains électeurs, interrogés par l'agence officielle Belta, ont expliqué leur venue au Bélarus en raison des restrictions de vote en Russie, où seuls deux bureaux de vote sont ouverts. "Maia Sandu nous empêche de voter normalement, alors nous sommes venus à Minsk," a déclaré un électeur, Sergei Rotaru.
La présidente sortante, qui a tourné le dos à Moscou après l'invasion de l'Ukraine, affronte Alexandr Stoianoglo, ancien procureur soutenu par des socialistes prorusses, dans une élection qui s'annonce très disputée.