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Wilfried Devillers, avec AFP , modifié à
La Norvège va reconnaître l'existence d'un État palestinien à compter du 28 mai, a annoncé mercredi le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre. En conséquence, Israël rappelle ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège.

La Norvège va reconnaître l'existence d'un État palestinien à compter du 28 mai, a annoncé mercredi le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre malgré les mises en garde du gouvernement israélien. Peu après cette annonce, l'Espagne et l'Irlande ont annoncé à leur tour la reconnaissance d'un État palestinien pour le 28 mai.

"Aujourd'hui, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne annoncent que nous reconnaissons l'État de Palestine", a déclaré le Premier ministre irlandais Simon Harris, saluant un "jour historique et important pour l'Irlande et pour la Palestine".

"Mardi prochain, le 28 mai, l'Espagne adoptera en conseil des ministres la reconnaissance de l'Etat palestinien", a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez devant les députés espagnols. Il a également accusé son homologue israélien Benjamin Netanyahu de mettre "en danger" la solution à deux Etats avec sa politique de "douleur et de destruction" dans la bande de Gaza.

142 pays des 193 États membres de l'ONU reconnaissent un État palestinien

Le ministère israélien des Affaires étrangères a réagi en annonçant mercredi le rappel "pour consultations" de ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège. "Le gouvernement a décidé de reconnaître l'État de Palestine", a dit M. Støre lors d'une conférence de presse à Oslo, en précisant que la décision serait effective à compter du 28 mai. Le Premier ministre norvégien a lancé par la même occasion "un appel fort" à l'adresse d'autres pays pour qu'ils fassent de même. D'après le décompte de l'Autorité palestinienne, 142 pays des 193 États membres de l'ONU ont jusqu'à présent fait part de leur reconnaissance d'un État palestinien.

Mardi, dans un message vidéo à l'adresse de Dublin publié sur le réseau social X, le ministère israélien des Affaires étrangères a averti que "reconnaître un État palestinien risque de vous transformer en pion dans les mains de l'Iran" et du mouvement islamiste palestinien Hamas. Cette mesure ne fera "que nourrir l'extrémisme et l'instabilité", selon la diplomatie israélienne.

En avril, à l'occasion d'une visite de M. Sánchez en Norvège et en Irlande, Madrid, Oslo et Dublin s'étaient dits prêts à reconnaître un État palestinien "en étroite coordination", selon les mots de M. Støre. En mars à Bruxelles, le Premier ministre espagnol avait aussi publié avec les chefs des gouvernements de l'Irlande, de la Slovénie et de Malte un communiqué commun dans lequel les quatre pays faisaient part de leur volonté de reconnaître un tel État.

Pour Israël, les projets en ce sens constituent une "récompense pour le terrorisme"

Pour Israël, les projets en ce sens constituent une "récompense pour le terrorisme" qui rendrait moins probable une solution négociée de la guerre dans la bande de Gaza. M. Støre a de nouveau condamné le Hamas et assuré que la reconnaissance d'un État palestinien constitue un signe de "soutien aux forces modérées qui sont sur le recul dans un conflit horrible et prolongé". "Une reconnaissance ne peut plus attendre une solution de paix", a-t-il affirmé.

Au début des années 1990, la Norvège avait secrètement accueilli les premiers pourparlers de paix israélo-palestiniens qui ont débouché sur les accords d'Oslo censés déboucher sur une solution à deux États.

>> À SAVOIR -Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive de grande envergure contre la bande de Gaza en représailles à l'attaque du 7 octobre, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Sur les 252 personnes emmenées comme otages durant l'attaque, 124 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée.

Depuis le 7 octobre, 35.647 Palestiniens, la plupart des civils, ont été tués dans la bande de Gaza par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, selon le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza.