La Première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a averti lundi un de ses compatriotes capturé en Syrie par les forces engagées contre le groupe Etat islamique, et surnommé le "djihadiste gaffeur", qu'il ne devait espérer aucune aide de la Nouvelle-Zélande.
Il a fui l'EI car la situation devenait invivable. Mark Taylor, 42 ans, a déclaré à la chaîne publique Australian Broadcasting Corporation qu'il avait passé cinq ans au sein de l'EI mais s'était enfui en décembre avant de se rendre aux forces kurdes car la situation devenait invivable. "Il n'y avait pas de nourriture, pas d'argent, et presque plus aucun service de base ne fonctionnait", a-t-il dit. "J'étais moi-même dans le pétrin et j'ai du prendre une décision, qui était de partir."
Mark Taylor a hérité de son surnom méprisant en 2015, quand il avait envoyé une série de tweets de soutien à l'EI, en oubliant cependant de désactiver la géolocalisation, révélant ainsi l'endroit où il se trouvait. Il a affirmé à ABC que sa bourde lui avait valu 50 jours de détention dans une prison de l'Etat islamique.
Mark Taylor ne peut être déchu de sa nationalité. Dans une vidéo de propagande de l'EI, il avait été vu brûlant son passeport néo-zélandais, et appelant à "commencer les opérations" en Nouvelle-Zélande et en Australie. Jacinda Ardern a cependant observé qu'on ne pouvait déchoir Mark Taylor de sa nationalité car il n'est pas un binational.
"Nous nous en tenons bien sûr à nos obligations au regard du droit international, selon lesquelles nous ne pouvons rendre personne apatride", a-t-elle dit. Mais elle a aussi dit que la Nouvelle-Zélande ne pouvait apporter aucune aide à Mark Taylor car il est détenu dans une zone où Wellington ne compte aucun diplomate. Elle a dit ne pas en savoir plus au sujet de Mark Taylor que ce qui est dans les médias.
"Difficile de donner des informations." "Nous n'avons aucune connexion avec les forces qui le détiennent, donc c'est difficile pour nous de donner des informations", a-t-elle dit, précisant que le prisonnier devrait sans doute entrer en contact avec les diplomates néo-zélandais en poste en Turquie s'il espérait rentrer dans son pays.
Le cas échéant, Mark Taylor serait probablement poursuivi en vertu des lois antiterroristes, a relevé le ministre néo-zélandais de la Justice Andrew Little. Jacinda Ardern a de son côté insisté sur le fait que son pays n'était pas tenu de fournir une aide juridique à Mark Taylor s'il n'était pas inculpé à l'étranger, ni de lui payer son billet retour. Elle s'est refusée à dire la menace que cet homme représenterait s'il rentrait, mais a répété que des plans étaient en place pour gérer le retour de djihadistes.