Une Américaine condamnée à la prison à perpétuité pour un meurtre commis à 16 ans sortira de prison en août, sa peine ayant été commuée lundi après l'intervention de plusieurs stars.
Le gouverneur du Tennessee reconnaît la dureté de la peine. Cyntoia Brown, qui a reçu notamment le soutien de la chanteuse Rihanna ou de l'actrice Ashley Judd, a été condamnée en 2006 pour avoir tué un quadragénaire alors qu'elle était contrainte de se prostituer. Évoquant un dossier "tragique et complexe", le gouverneur républicain du Tennessee Bill Haslam a annoncé lundi qu'il commuait sa peine. Elle "a commis, de son propre aveu, un crime horrible. Mais imposer une peine de perpétuité à un mineur - ce qui empêche de demander une libération avant 51 ans - est trop dur", a-t-il justifié, en soulignant que la jeune femme avait "pris des mesures extraordinaires pour reconstruire sa vie".
Remise en liberté au mois d'août. Cyntoia Brown, qui a 30 ans désormais, sera donc remise en liberté le 7 août, après avoir été quinze ans en prison. Elle restera en liberté conditionnelle jusqu'en 2029. Dans un communiqué, elle a remercié ses défenseurs et le gouverneur et a promis de "tout faire pour justifier la confiance placée en elle". Lors de son procès, elle avait reconnu le meurtre. Mais elle avait expliqué qu'elle vivait à l'époque un cauchemar sous l'emprise d'un homme qui la forçait à se prostituer. Elle avait assuré avoir paniqué le jour du meurtre, en arrivant chez un client qui possédait de nombreuses armes à son domicile.
Un hashtag pour la défendre. Son histoire a fait l'objet d'un documentaire en 2011 et plusieurs personnalités s'étaient mobilisées depuis pour la défendre. Sous le hashtag #FreeCyntoiaBrown, Rihanna avait fustigé "un système qui laisse la voie libre aux violeurs mais jette la victime en prison à vie". La vedette de télé-réalité Kim Kardashian avait jugé "affligeant de voir une jeune fille victime de trafic sexuel et qui a eu le courage de se défendre, être condamnée à perpétuité".
Aux États-Unis, les artistes sont nombreux à utiliser leur notoriété pour dénoncer les failles du système judiciaire, accusé de traiter différemment les Noirs et les Blancs, les pauvres et les riches, mais aussi de prononcer des peines trop lourdes qui empêchent toute réinsertion.